Pour son premier roman, Laurent Petitmangin plante son récit du côté de Nancy, dans une petite ville de Lorraine sinistrée par le chômage, où les petits commerces ferment les uns après les autres et où les partis socialistes et nationalistes tissent leur toile.
À l’aide d’un long monologue, l’auteur partage toute la détresse de ce père aimant qui n’a rien vu venir. Un père rongé par la culpabilité et par la honte de ne pas avoir réussi à transmettre les bonnes valeurs à son fils. Au fil de relations familiales qui se compliquent de plus en plus, la fêlure s’agrandit progressivement, passant de l’incompréhension qui empêche de dormir au gouffre qui engloutit tout.
L’écriture sans fioritures de Laurent Petitmangin va immédiatement à l’essentiel. À l’image de ce père taiseux, incapable de trouver les mots pour parler à son fils, cette tragédie familiale s’écrit dans le silence et dans les non-dits.
Un excellent premier roman, même si dans le même genre, j’ai (forcément) préféré « Leurs enfants après eux » de Nicolas Mathieu, le prix Goncourt 2018, et « Il est des hommes qui se perdront toujours » de Rebecca Lighieri, qui est probablement mon plus gros coup de cœur de 2020.
Ce qu’il faut de nuit, Laurent Petitmangin, Manufacture de livre éditions, 187 p., 16,90€
Ils en parlent également : Cannibal lecteur, Audrey, USVA, Pierre, Ma collection de livres, Revanbane, Lili, Aude, Matatoune, Fflo, Mélie, Mélodie, Actu du noir, La Ménagerie du livre, Liseuses de Bordeaux, Nath, Hélène, Atout Plume, Dealer de lignes, Jo, Rue des lettres, Emi lit, Vincent, Yann, Les mafieuses, Joëlle, Librarie Diderot, Plumes et pages, Véronique, Le tourneur de pages, Page après page, Baz’Art, Brice
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