Une photo récente de Pino Solanas devant un kiosque à journaux à Buenos Aires en hiver
L'environnement évoque Avenida de Mayo à quelques pas de Plaza del Congreso
Cliquez sur l'image pour une haute résolution
L’information est arrivée trop tard pour que les journaux argentins puissent la traiter dans leur édition papier de ce jour.
Pino Solanas, prestigieux cinéaste militant péroniste, s’était une quinzaine d’années converti en homme politique engagé : il a occupé successivement un siège de député local à Buenos Aires puis de sénateur national. Il venait d’être élu député national en octobre 2019 et, toujours à la tête de son mouvement, Proyecto Sur, il avait rejoint l’alliance de Frente de Todos qui a conduit à l’élection du président Alberto Fernández.
A la demande personnelle du
président, il avait renoncé ce siège parlementaire pour accepter
le poste d’ambassadeur à l’UNESCO où il avait déjà dessiné
plusieurs projets ambitieux. Cela fend le cœur de constater que
cette mission, qu’il n’a même pas eu le temps de remplir un tant
soit peu, lui aura été fatale.
Message du ministère argentin des Affaires étrangères (Cancillería)
Cliquez sur l'image pour une résolution supérieure
Le 5 octobre dernier, il était reçu avec son épouse en audience privée par le pape François à Santa Marta. Quelques jours plus tard, il faisait savoir par les réseaux sociaux qu’il était atteint du covid-19. Il était alors déjà hospitalisé à Paris tandis que sa femme, elle aussi malade, s’était isolée dans leur appartement. La dernière photo publique qu’on a de lui est celle qui le montre sous assistance respiratoire dans un lit de l’AP-HP qu’il avait lui-même diffusée.
Pino Solanas avait 84 ans et cette terrible maladie a donc eu raison du lutteur qu’il était. Lui, si fier de savoir que le général Manuel Belgrano figurait dans son arbre généalogique, a quitté ce monde au cours de l’année dédiée au héros révolutionnaire. Le symbole est poignant.
© Denise Anne Clavilier www.barrio-de-tango.blogspot.com
Pour aller plus loin :
lire cet article de Clarín
lire cet article de La Nación