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Emilio Prados – J’ai fermé ma porte au monde

Par Stéphane Chabrières @schabrieres

Emilio Prados – J’ai fermé ma porte au mondeJ’ai fermé ma porte au monde ;
ma chair s’est perdue dans le rêve…
Je suis resté en moi, magique, invisible,
nu comme un aveugle.
Jusqu’à l’extrême bord des yeux
je me suis illuminé par dedans.
Frémissant, transparent,
je restais sur le vent,
telle une coupe claire
d’eau pure,
comme un ange de verre
dans un miroir.

*

Cerré mi puerta al mundo

Cerré mi puerta al mundo;
se me perdió la carne por el sueño…
Me quedé, interno, mágico, invisible,
desnudo como un ciego.
Lleno hasta el mismo borde de los ojos,
me iluminé por dentro.
Trémulo, transparente,
me quedé sobre el viento,
igual que un vaso limpio
de agua pura,
como un ángel de vidrio
en un espejo.

***

Emilio Prados (1899-1962)Cuerpo perseguido – Corps poursuivi (1928-1929) – Traduit de l’espagnol par Jacques Ancet.

Découvert ici


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