Fermetures et cessions des structures nationales en charge du développement de l’agriculture, l’élevage, la pêche et l’artisanat semblent ont mis un bémol à l’élan des décennies 1960-1980.
Le dernier bulletin de propagande produit en octobre 1982 par l’Union nationale camerounaise (Unc) indique que le Cameroun détenait quinze entreprises consacrées au développement agricole à cette date. Les entreprises qui étaient sous la tutelle de l’Etat avaient pour objectif de mettre en place d’encadrer le monde rural, vulgariser les techniques culturales et mettre à la disposition des acteurs de ce secteurs des semences, plants et intrants de qualité. «Les Grandes réalisations du gouvernement», programme de développement national qui s’étendait sur les décennies 1960 à 1980 promouvait la production et la transformation à grande échelle du cacao et du café. Dans la même perspective, le plan de développement du Cameroun prévoyait la production maîtrisée par les entrepreneurs camerounais de l’hévéa, du sucre, du blé et du palmier à huile. Dans l’optique de faire de l’auto-suffisance alimentaire une réalité, le projet porté par Ahmadou Ahidjo soutenait l’intensification des productions vivrières. En bonne place,
le plantain, le maïs, le macabo, le sorgho, le riz et le mil.
Comices agropastoraux
Près de quatre décennies plus tard, plus d’une dizaine d’entre elles ont disparu du paysage. Reste la Socapalm, la Sodecoton, la Camsuco (devenue Sosucam, la Chococam Des entreprises dont les porte-feuilles appartiennent aux entrepreneurs étrangers. Dans le même temps, la Société nationale d’investissement (Sni) à prépondérance agricole, lors de sa création bat de l’aile. La société à capitaux publics n’ayant pas réussi le pari de promouvoir le développement économique et social du Cameroun dans le contexte actuel de libéralisme économique et commercial.
Pourtant, le discours de l’homme du 6 novembre 1982 reste constant. Selon Paul Biya, «Le Cameroun compte avant tout sur le secteur primaire, notamment l’agriculture, la pêche, l’élevage et l’artisanat pour devenir émergent, à l’horizon 2035.» Une ambition qui parait compromise. En effet, les comices agropastoraux qui constituaient la vitrine de la production locale n’engendrent plus l’effet escompté quand il arrive qu’ils sont organisés. Dans le même temps, la vente de produits de rente qui constituaient une part importante dans la constitution de l’économie locale, faute de la baisse des cours sur le marché international, ne bénéficie pas de l’accompagnement nécessaire dans l’optique de leur transformation à l’échelle locale. Pour l’essentiel, le Cameroun qui s’appuie sur la culture du cacao, du café, de l’hévéa et de la banane ne peut prétendre à des productions optimales fautes d’encadrement des producteurs à la base.