Les experts soutiennent que la capacité de production actuelle doit atteindre une évolution d’au moins 20% par an pour envisager un rationnement efficient.
C’est en 1954 que le premier barrage hydroélectrique a été mis en fonction. L’infrastructure initiée par l’administration coloniale est installée sur la Sanaga. D’une capacité de 267 Mégawat, il a pour objectif d’alimenter la partie Sud du Cameroun. Mais aussi alimenter les installations de la société Alucam, spécialisée dans la fabrication de la pâte à papier. Sa capacité de rationnement fait vite défaut et, en 1981, le président Ahmadou Ahidjo procède à l’inauguration du barrage hydroélectrique de Song Loulou. Une infrastructure d’une capacité de 388 Mégawat qui, elle aussi, est alimentée par le fleuve Sanaga, non loin de la ville d’Edéa. Sous le magistère Biya, deux autres projets de barrages hydroélectriques sont engagés. La construction du barrage de Memve’ele sur le fleuve Ntem, dans la région du Sud, est en fait destiné à suppléer aux manques suscités par le barrage de Song Loulou. Selon les données officielles, l’infrastructure de production de l’énergie électrique est projetée sur une capacité de production de 211 Mégawat.
Dans le même temps, la construction du barrage de Lom Pangar fait partie des projets contenus dans l’agenda des «Grandes réalisations» de l’homme du Renouveau. L’infrastructure, selon sa fiche technique est appelée à produire 30 Mégawat d’électricité. Une production à priori destinée à l’alimentation des localités de la région de l’Est. Selon les prévisions gouvernementales, la mise en service du barrage de Lom Pangar devrait «permettre de réguler le flux d’eau de la Sanaga. Ce dispositif permettra à terme d’augmenter de 120 Mégawat la production du barrage de Song Loulou.» C’est dans le même sillage que le projet présidentiel met en place le barrage de Mekim. Une infrastructure située sur le fleuve Dja, région du Sud et dont la capacité de production est évaluée à 15 Mégawat. située sur le fleuve Dja, région du Sud.
Cession de la production et de la distribution aux étrangers
Des avancées à saluer, selon les défenseurs du Renouveau. Néanmoins, les mêmes sources s’accordent à dire que le dispositif de production énergétique mis en place au cours des 38 années de magistère de Paul Biya à la tête de l’Etat sont loin de fournir l’énergie nécessaire à la consommation domestique. Idem de la capacité attendue pour le lancement du secteur industriel. Les experts s’accordent d’ailleurs sur le fait que la satisfaction de la demande domestique au plan national et l’atteinte des objectifs vendus par le président de la République nécessite une augmentation d’au moins 20% de la capacité de production actuelle chaque année.
De même que les critiques pleuvent sur la cession de la production et de la distribution du courant électrique à des entreprises étrangères. Une situation qui, selon les spécialistes, contribue à la cherté de cette denrée nécessaire. A sa décharge, l’homme du 6 novembre 1982 annonce depuis
quelques années «la construction de six autres barrages hydroélectriques au cours des prochaines années». De même que les grandes réalisations de Paul Biya pointe du doigt l’éventualité des énergies renouvelables pour combler le manque.