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Cameroun – An 38 du Renouveau: Paul Biya et la dictature du Rdpc

Publié le 05 novembre 2020 par Tonton @supprimez

Comme à la période de l’Unc, le parti au pouvoir contrôle totalement l’appareil administratif, et les hauts fonctionnaires entretiennent une confusion entre les biens de l’Etat et ceux du parti.

Ce vendredi, 6 novembre 2020, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc), célèbre le 38e anniversaire de l’accession à la magistrature suprême de Paul Biya, son inamovible président. En termes de légitimation d’un pouvoir venu de nulle part ou presque (« Ça lui est tombé
dessus », a confié un jour un membre de son entourage), le gain n’est pas négligeable, à condition d’y croire, bien sûr. Avec le thème, « Mobilisons-
nous toutes et tous derrière le président Paul Biya, pour l’avènement d’une décentralisation garantissant le développement local dans la paix et
l’unité nationale renforcées et l’intégrité du territoire sauvegardée
», le Rdpc célèbre son homme fort. Le secrétaire général du comité central du
Rdpc, Jean Nkuete a signé un communiqué le 27 octobre 2020 dans lequel il invite ses camarades à rester concentrés sur ce qui constitue le bouquet
final de la mise en œuvre des institutions prévues par la constitution de 1996, à savoir, la première élection des Conseillers régionaux qui se tient le 6 décembre prochain.

Pour lui, cette élection « est un moment particulier dans la marche du Cameroun vers son accomplissement » dans sa marche vers la consécration de la décentralisation. Selon Jean Nkuete, la décentralisation « porte les promesses d’un développement local accéléré et efficient », et représente
également un puissant catalyseur de la cohésion sociale, du vote qu’ils sont appelés à effectuer le 6 décembre, puisque ces derniers constituent les
collèges électoraux. « L’on attend d’eux un vote de responsabilité devant favoriser et faciliter la mise en place d’une décentralisation maîtrisée », a indiqué Jean Nkuete.

Règne sans partage

En 38 ans de règne, Paul Biya aura acquis une influence et une notoriété sans commune mesure. Une longévité très critiquée mais qui ne dit pas
l’essentiel sur le rapport que cet homme secret entretient avec le pouvoir. Quel bilan peut-on revendiquer au sein du Rdpc en ce jour de commémo-
ration? « Aucun !», tranche un cadre du Social Democratic Front (Sdf). « Le pays est divisé et les frustrations deviennent de plus en plus perceptibles », poursuit le membre de l’opposition. Comme lui, l’analyste politique Germain Nnanga estime que le président Biya a échoué.

« Comment un président peut-il déclarer la guerre à ses propres fils ? C’est ce que M. Biya a fait dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest », note l’analyste politique. « Le bilan global des trente-huit années de pouvoir montre que Paul Biya a engrangé de belles et grandes victoires qui font
aujourd’hui du Cameroun, un pays aimé des siens et respecté, voire jalousé et convoité par les autres
», rétorque un député Rdpc. En témoignent, poursuit l’élu de la nation, les poussées déstabilisatrices auxquelles le pays fait régulièrement l’objet ces dernières années. En vérité, au sein de l’appareil étatique, le Rdpc a resserré l’étreinte. Comme à la période du parti unique, le parti contrôle totalement l’appareil administratif, grâce au pouvoir de nomination de son président. Les hauts fonctionnaires nommés entretiennent ainsi une confusion entre l’Etat et le Rdpc, entre les biens de l’Etat et ceux du parti.

Ahmed MBALA


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