Le ministre de la Communication, René Emmanuel Sadi a, dans sa sortie épistolaire du 04 novembre dernier, fait le récit des récents événements pathétiques qui se sont déroulés dans les écoles du Nord-ouest et du Sud-ouest, en cachant mal la défaillance sécuritaire dont a fait preuve le gouvernement.
Une semaine seulement après le carnage de Kumba, des attaques ont été perpétrées par des rebelles sécessionnistes, les 03 et 04 novembre 2020, dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest, respectivement dans les villes de Bamenda, Kumbo et Limbe. Dans sa communication du 04 novembre dernier, le ministre de la Communication a fait le point de la situation. Il ressort de son communiqué qu’à Bamenda dans le département de la Mezam, au quartier Mankon, quatre terroristes à bord de motocyclettes, porteurs de fusils de guerre de type Ak 47, ont fait irruption dans l’établissement privé d’enseignement secondaire dénommé « Longla comprehensive college », aux environs de 09 heures. Les hors-la-loi ont ouvert le feu en direction des locaux de l’établissement, avant de s’enfuir à la vue d’une patrouille de l’opération « Bamenda clean », alertée et promptement descendue sur les lieux, Il s’en est suivi un mouvement de panique aussi bien des élèves et du corps enseignant, que des parents résidant dans les environs, venus à la rescousse de leurs enfants.
« Face à la situation, l’intervention du promoteur dudit Collège et la présence rassurante des éléments des Forces de défense et de sécurité ont permis une reprise des cours dans cet établissement. Il y a lieu de préciser qu’aucun cas grave n’a été enregistré, en dehors de quelques égratignures observées sur certains élèves et enseignants, dues à la bousculade lors du mouvement de panique », a indiqué René Sadi. S’agissant de l’attaque survenue le même jour, au lieu-dit « Square » au quartier Tobin à Kumbo dans le département du Bui, aux environs de 09 heures 30, le gouvernement indique, que « plusieurs terroristes encagoulés se sont introduits dans l’enceinte du Complexe Presbyterianschool nursery and primary, en escaladant le mur arrière, et ont kidnappé six enseignants et dix élèves. Grâce à une vive réaction du révérend pasteur Kwanyuy Venanslus, responsable de cet établissement scolaire, une mobilisation spontanée de près d’une cinquantaine de fidèles et de parents d’élèves a permis à ces derniers de prendre d’assaut le lieu-dit Mbeluf, site identifié comme étant une des bases des terroristes sécessionnistes, à environ six kilomètres du centre-ville de Kumbo, et de libérer les dix élèves pris en otage ».
Communauté éducative en danger
René Emmanuel Sadi poursuit en informant que les six enseignants kidnappés demeurent entre les mains des rebelles sécessionnistes.
Mais, « les Forces de défense et de sécurité, en synergie avec les populations de Kumbo, sont à pied d’œuvre en vue de leur libération », a révélé le Mincom. Dans le même sillage, il fait savoir que le 04 novembre 2020, dans la ville de Limbe, chef-lieu du département du Fako, région du Sud-ouest, près d’une dizaine d’individus non identifiés, munis d’armes blanches et arborant des amulettes, ont fait irruption dans l’enceinte de l’établissement dénommé Kulumemorialcollege aux environs de 12 heures. Après avoir fait subir des violences corporelles aux élèves et aux enseignants, les assaillants ont saccagé les locaux et incendié une bonne partie de l’établissement. « Il y a lieu de relever qu’au-delà du grand émoi suscité, il n’y a eu aucune perte en vie humaine, ni aucun cas de blessure. Le gouvernement de la République, condamne une fois de plus avec fermeté, tous ces actes odieux et lâches, commis contre de jeunes apprenants et leurs formateurs, dans le but de dissuader les parents d’envoyer leurs enfants à l’école et de créer la psychose au sein de la communauté éducative », a-t-il souligné. Toutefois, il est important de rappeler que, de tous ces faits ressassés et racontés par le ministre de la Communication, il apparaît clairement que le gouvernement a failli à son devoir : assurer la sécurité des élèves et des enseignants. Car si cela était fait, on ne devait plus assister à ces attaques perpétrées sur des écoles dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest. Tout compte fait, la communauté éducative est en danger et il appartient au gouvernement de prendre une fois pour toute des mesures idoines pour sécuriser les écoles dans lesdites régions.