On avait déjà parlé de Brave New World il y a quelques temps et je n’avais malheureusement pas eu le temps de la terminer. C’est maintenant chose faites et Peacock a réussi enfin le tour de manche de produire quelque chose de bon. On sent que NBC Universal a sorti le chéquier pour l’adaptation de cette série dystopique car visuellement c’est beau. Bien entendu, Brave New World n’est peut-être pas à la hauteur d’autres grosses productions dystopiques mais elle a ses charmes et surtout, se révèle au fil de ces neuf épisodes comme une série à voir. Au fil des épisodes, Brave New World parvient donc à captiver l’attention du spectateur que je suis grâce à des intrigues plutôt réussies en s’inspirant de plusieurs influences qui lui donnent forcément un petit goût intéressant.
En plus d’être inventive, la série parvient aussi à raconter cette dystopie sous un angle réaliste où au fil des épisodes on se rapproche d’un monde qui pourrait très bien prendre vie dans notre société dans quelques années. Adaptée du roman d’Aldous Huxley (que je ne peux pas juger), Brave New World a un peu de mal avec ses personnages. C’est le plus gros point faible de l’écriture de la série et je dois avouer que c’est dommage car le reste est suffisamment solide pour parvenir à donner envie d’enchaîner les épisodes. John est par exemple un personnage qui manque de profondeur et qui ne parvient pas à devenir attachant alors qu’il est quand même le héros de la série. En parallèle d’autres personnages sortent donc du lot comme Bernard et Lenina. Il faut bien avouer que Jessica Brown Findlay et Harry Lloyd parviennent à donner vie à ce duo de personnage avec une envie de nous attacher à eux.
David Wiener aime aussi le sexe. Ce dernier a une place importante étant donné notamment que dans la société de Brave New World, la vie privée n’existe pas, la famille non plus et la monogamie n’a plus sa place. De ce fait, le sexe a une part importante du récit. Quitte parfois à en faire des tonnes mais justement, je dois avouer que c’est un aspect assez élégant étant donné que les scènes de sexe ne nous sont pas balancées en pleine figure pour rien. Difficile alors de ne pas penser à Sense8 dans cette mise en scène du sexe comme un élément central de certaines intrigues. Les scènes d’orgies sont jolies et pourtant elles sont plus que jamais gratuites. Cela n’apporte rien à la profondeur du récit sauf à l’oeil de voyeur du téléspectateur (et je ne vais pas m’en plaindre non plus). Le problème vient de l’aspect émotionnel de ces scènes qui n’est pas toujours juste. Brave New World manque alors de poésie dans des moments qui sont sensés bâtir aussi la société que l’on nous met en scène.
Si le sexe a donc une part non négligeable dans le récit de Brave New World, la violence a elle aussi toute sa place. Tout cela est fait pour faire évoluer l’intrigue de la série et contrairement au sexe, la violence n’est pas vraiment utilisée de façon gratuite ce qui est pour le coup appréciable. Je trouve cependant dommage que la série n’explore pas un peu plus le problème de cette civilisation en apportant une vraie critique de fond. Dans toute dystopie il y a un propos caché qui met en scène un problème de nos sociétés poussé à l’extrême dans un futur proche. Ici Brave New World manque peut-être d’un peu de bons dialogues pour faire de tout ça quelque chose de réellement passionnant. Ainsi, au fil de ces neuf épisodes c’est surtout dans la seconde partie de la saison que la série se révèle et parvient à faire éclore de vraies qualités, notamment en apportant à l’écriture des réflexions supplémentaires. Et les personnages gagnent eux aussi en profondeur, évitant de tomber dans le piège des éléments superficiels brossés dans la première partie de la saison.
Note : 6/10. En bref, une dystopie de plus qui gagne ses lettres de noblesse au fil des épisodes.
Disponible sur Peacock TV aux Etats Unis. Prochainement en France.