Vers une crise diplomatique entre la Chine et le Cameroun ?

Publié le 04 novembre 2020 par Tonton @supprimez

Un an après le retrait du marché de la pénétrante Est aux Chinois, la compensation promise par le ministre de Travaux publics du Cameroun n’est toujours pas effective.

Et la partie chinoise commence à trouver le temps trop long… On se souvient tous de ces images : le ministre des Travaux publics questionnant le Groupe de Btp Chinois Wietc/Crcc14 sur l’évolution du chantier de la pénétrante Est de Douala : « Qui vous a donné ce marché ?». Puis le couperet qui tombe en mondovision : ce marché est retiré aux Chinois, pour être confié à l’entreprise canadienne Magil. On apercevra plus tard les engins de Razel sur le terrain. Puis, après un démarrage en trombe par la construction des ouvrages hydrauliques, le chantier connaîtra subitement un coup d’arrêt. Raison évoquée, la non signature de contrat financier entre les Canadiens et le gouvernement du Cameroun. Depuis quelques jours nous apercevons de nouveau les engins Razel. On nous annonce la livraison du chantier pour le 31 décembre 2020.

Il y a un an, lors des réunions de négociations entre les parties chinoise et camerounaise pour mettre un terme à ce contrat, aussi afin d’éviter tout ennui judiciaire et une crise diplomatique, le Mintp avait proposé une compensation au consortium chinois. Ce fut très clairement le sens d’une correspondance datée du 23 Septembre 2019, adressée à monsieur l’ambassadeur de Chine au Cameroun, avec ampliation au ministre des Relations extérieures et au ministre des Marchés publics. Selon les informations captées, lors de ces négociations, l’on parlait tantôt de compensation sur le projet de construction de la route Edea-Bonepoupa (46Km) ou encore Edea-Dizangue (22km). Sauf que depuis, la compensation se fait attendre. Diversion au Mintp Au ministère des Travaux publics, on reconnait avoir reçu les offres techniques

et financières de la partie chinoise, mais il n’y a toujours pas de suite formelle. Les Chinois se demandent comment on a pu traiter avec célérité l’arrêt de leur contrat, puis la finalisation du contrat de Magil, en moins d’un mois, et prendre autant de temps pour boucler sa propre compensation ? S’agit-il en réalité d’une marque de l’inertie de l’administration camerounaise, tel que décriée par le président de la République, ou alors une volonté du Mintp de faire tourner en rond le Groupement chinois ? Selon des informations recueillies à bonne source, le Budget 2021 en cours de finalisation et qui sera déposé dans les prochains jours sur la table des parlementaires, ne présente aucune trace de programmation de l’un des projets cités ci-haut, et pouvant faire l’objet d’une compensation. Entre temps, la partie Chinoise s’impatiente entre rendez-vous et séances de travail qui s’allongent avec le Mintp. Le temps qui passe augmente davantage la dégradation du matériel et des équipements mobilisés à Douala pour le chantier de la pénétrante Est. Ce qui crée des manques à gagner financiers importants. Les jours qui suivent pourraient nous réserver beaucoup de surprises et rebondissements dans cette affaire.

Franck ESSOMBA