Fanny vient de Montréal. Jake de Miami. Tous deux s'installent à New York et prennent des cours de chant avec la même professeure sans jamais se croiser ! Jusqu'au jour où Fanny s'envole pour Los Angeles. Jake a la même idée quelques mois plus tard et appelle sa professeure : " Tu ne connaitrais pas des gens là-bas, avec lesquels je pourrais collaborer ? " Elle lui parle de Fanny...
Ils me racontent la suite de leur histoire, à Paris. Ils y attendent l'ouverture des frontières pour entamer des allers-retours avec la Californie. Le couple, devenu un duo, entend bien assurer sa carrière qui démarre avec un premier EP Dis-moi sur les deux continents.
Vous habitiez tous les deux à New York et il a fallu que vous déménagiez à Los Angeles pour vous rencontrer...Fanny : Los Angeles est un lieu incontournable pour la musique, surtout la pop, aux États-Unis. Ça faisait un an que notre prof de chant commune pensait qu'on devait se rencontrer ! Alors on est allé prendre un café et c'était le type de journée qui ne se termine jamais. Nous avons fait une randonnée, joué de la musique, sommes allés au restaurant et voir un film...
Fanny : On vient de milieux assez différents. Mon père est pianiste, j'ai une formation classique, j'ai joué du cor français au lycée. Ce qui était paradoxal avec mon groupe de punk à l'époque ! Ado, j'ai aussi touché au jazz. Je suis très influencée par les chanteurs comme Ray Charles ou Nina Simone.
Jake : Quant à moi, j'adore les chanteurs des années 60 et 70. Comme Bob Dylan ou Leonard Cohen.
Dylan, Cohen... Vous devez être sensibles à l'écriture...
Jake : Oui !
Fanny: (elle enchaine) : ...et à la guitare, tout ce qui est acoustique... Même si nos chansons sont pop, l'élément acoustique est important puisqu'on commence tous nos morceaux à la guitare ou au piano.
Jake : Ce sont des influences qui s'inscrivent dans la production.
Fanny : Pour finir, nous sommes le produit de la rencontre de deux univers. Et au départ on écrivait des chansons pour les autres. On résistait à l'idée de monter un groupe. On se disait qu'avec notre couple ça ferait peut-être trop. Et puis un jour, l'occasion s'est présentée de chanter nos chansons ensemble, sur scène, à Los Angeles... On a adoré ! La salle aussi. C'était naturel et c'est ainsi que le projet a commencé.
Vous écrivez pour quels artistes par exemple?
En revanche, on a travaillé pour Stefan Benz, un jeune artiste de 14 ans. Pour beaucoup c'est le prochain Justin Bieber ! Il est top. Fanny : Aux Etats-Unis, on participe à des sessions d'écriture ou même des camps d'écriture. Là-bas, on a écrit pour différentes personnes. Malheureusement, certains de nos projets pour des grandes chanteuses n'ont pas abouti. Mais on n'a pas le droit de divulguer de nom...
Ecrire pour les autres, c'est comme jouer un personnage. Et parfois, on a une inspiration mais on est conscient qu'on ne serait pas les meilleurs artistes pour l'interpréter.
Fanny : Il y en a beaucoup, surtout en France ! J'adore Vitaa et Slimane, leur projet est super.
Jake : J'aime beaucoup Vianney !
Fanny : Sinon, au Québec, il y a Charlotte Cardin par exemple, c'est super ce qu'elle fait... Mais on est très ouvert.
Et Hold on to me ressemble à une thérapie de couple...
Fanny : On parle de notre relation avec ses hauts et ses bas. Au départ, on ne parlait que des bons côtés puis on s'est dit que ce n'était pas honnête puisqu'il y a toujours des moments difficiles. La chanson Dis-moi évoque presque la fin d'une relation. À l'inverse dans Home, on se dit que peu importe où on est, on est ensemble, à la maison.
Un album est prévu ?
Fanny : Jenna Andrews (qui produit et écrit pour Jessie J, Dua Lipa, Lily Allen,...) est venue chez nous pour une co-écriture. On travaillait à trois lorsque mon téléphone a sonné. C'était un rappel pour notre rendez-vous pour une thérapie à deux ! On avait oublié... Donc on a pris une pause d'une heure. Jenna a pris un café pendant que Jake et moi étions en thérapie. Et au retour, on a écrit la chanson en moins d'une demi-heure ! On avait beaucoup de choses sur le coeur ! Ca parle de vulnérabilité, de se faire accepter tel qu'on est par l'autre. Jake dit dans la chanson que je peux lui montrer toutes mes facettes et qu'il sera là pour moi.
Fanny : On profite de la situation actuelle difficile pour être en studio.
Jake : Il devrait être terminé fin novembre... Et début 2021, la suite arrive !
Jake : Oui !
Fanny : C'est notre histoire.
Qu'en est-il des concerts ?Fanny : On est arrivé en France deux semaines avant le confinement. On s'est installé dans un gîte à la campagne. Les deux premières semaines étaient moins créatives, plutôt stressantes... Mais une fois ce délai passé, on a accepté la situation et on en a tiré le meilleur pour nos chansons.
Jake : Nos concerts de l'été et notre tournée pour les radios ont été annulés. Donc on espère revenir en 2021...
Fanny : Je trouve que nos concerts et notre musique rendent super bien sûr la scène ! C'est une musique entraînante. On travaille avec différents réalisateurs qui apportent de la couleur. Ça rappelle la Californie avec un côté " vacances "... Ça bouge, sans oublier des moments intimes. On s'assoit avec une guitare et ça crée un moment spécial. On joue tous les deux du piano. Jake a aussi la guitare à son arc donc, parfois, on n'est que deux. Et parfois un batteur ou un guitariste nous rejoignent...