Les incohérences qui ont émaillé l’audience du 29 octobre dernier remettent au goût du jour, les véritables mobiles des chefs d’accusation portés contre l’ex ministre de la Défense, tombé en disgrâce à cause d’une affaire de détournements de deniers publics.
Accusé, levez-vous ! Edgar Alain Mebe Ngo’o aura-t-il enfin droit à un procès impartial, juste et équitable ? Difficile de répondre hâtivement à cette question qui taraude les esprits des conseils de l’ancien patron du ministère délégué à la présidence de la République en charge de la Défense. Le bout du tunnel semble encore long pour celui qui a passé plus d’un an (en attente de jugement), à la prison centrale de Kondengui, accusé de détournements de fonds publics évalués à 236 milliards Fcfa qu’il aurait malicieusement chapardé à travers entres autres, des surfacturations et des marchés publics fictifs.
Répondant présent à l’audience de vendredi dernier au Tribunal criminel spécial (Tcs), l’accusé et ses co-accusés ont vécu une scène incroyable que d’aucuns assimilent à une pièce de théâtre mal montée. Primo, l’audience a été renvoyée au 16 novembre 2020 à cause d’un « dilatoire créé concernant la liste des témoins de Mebe Ngo’o et de son épouse ». Un cafouillis juridico-judiciaire qui, apprend-on, n’a pas permis au juge de donner le coup d’envoi du débat contradictoire en rapport au volumineux dossier qui accable l’ancien ministre des Transports.
La barre fait peur
Secundo, le ministère public qui accuse, a déclaré à la barre qu’il n’a ni témoins, ni partie civile. Un aveu qui tombe sur le sens, non sans provoquer des remous dans la salle, laissant dire à certains qu’il s’agit la salle, laissant dire à certains qu’il s’agit d’un serpent de mer. Où est donc passé le corps de magistrats établis près les juridictions de l’ordre judiciaire ayant pour mission de veiller, au nom de la société et dans l’intérêt général, à la bonne application de la loi et au respect de l’ordre public ? Qui va donc concilier les intérêts de la société et les droits et libertés du citoyen recherché par le législateur camerounais à travers la réorganisation des attributions dudit ministère ? Au diable donc l’indivisibilité, l’irresponsabilité, l’irrécusabilité, l’indépendance et la subordination hiérarchique dévolus au renforcement du caractère accusatoire du procès ! Autant d’interrogations qui semblent conforter le Messager qui, dans sa livraison du 08 octobre 2020, constatait avec certains spécialistes des Finances, que les chefs d’accusation portés contre Mebe Ngo’o sont émaillés d’incongruités. Plus intrigant, la diffusion de l’ordonnance de renvoi dans les réseaux sociaux n’a-t-il pas pour but de violer la présomption d’innocence ? De soulever l’opinion publique contre le prévenu à travers des montants démentiels et de la préparer au passage en force judiciaire qui permettrait une condamnation lourde ? Rendez-vous le 16 novembre !