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Massacre de Kumba : Le MR accable le régime

Publié le 03 novembre 2020 par Tonton @supprimez

Tout en condamnant l’acte odieux sur des enfants innocents, cette formation politique dénonce l’entêtement des autorités gouvernementales à promouvoir l’option militaire au détriment d’un véritable dialogue républicain pour mettre un terme au martyr des populations dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest.

Insoutenable ! Poignarder l’école et ôter la vie à des enfants qui ne demandaient qu’à s’instruire, est un acte d’une extrême barbarie que nul ne peut soutenir. Après Ngarbuh en février dernier, Kumba est devenue une ville tristement célèbre, une victime de trop des exactions perpétrées
par des hors la loi qui ont pris en otage les régions anglophones du Cameroun. La récurrence des évènements funestes dans cette partie du pays en crise depuis quatre ans, telle que relevée lors de la session du 20 août 2020 du bureau politique du Mouvement réformateur (Mr) se poursuit. Le pays s’enlise dans la guerre, l’horreur et la barbarie au rythme des attaques des bandes armées et des opérations de « neutralisation » de celles-ci par l’armée nationale.

C’est dans ce contexte que sept enfants ont été lâchement abattus et plusieurs autres blessés par des assaillants armés non identifiés le
samedi 24 octobre dernier lors de l’attaque de l’école Mother Francisca International Bilingual Academy à Kumba dans la région du Sud-ouest.
Les cas de mutilations et de décapitations, l’exposition au public des dépouilles des hommes armés « neutralisés » et aujourd’hui le massacre
des écoliers innocents… apparaissent comme des horreurs d’une guerre fratricide que les extrémistes d’un camp comme de l’autre imposent à la Nation dans une impuissance gouvernementale mortifère.

Formules alambiquées du Sgpr

Une situation que cette formation politique refuse de continuer à vivre en spectateur. Ce d’autant plus que son appel à Paul Biya, Chef de l’Etat à
« peser de tout son poids pour l’arrêt des violences dans les régions du nord-ouest et du sud-ouest » n’a pas été entendu. Son silence et son apathie
face aux horreurs de la guerre apparaissent comme des facteurs favorisant la poursuite du drame que vivent les populations dans les régions du Nord-
Ouest, du Sud-ouest et la Nation dans son ensemble. « L’engagement direct et visible du Chef de l’Etat est sans nul doute incontournable pour l’ex-
tinction de cette crise grave. Or l’action du président Biya n’est visible aujourd’hui qu’à travers des formules alambiqués du Secrétaire général de la présidence de la République par lesquelles il passe des instructions aux membres du gouvernement y compris au Premier ministre, Chef du gouvernement », fait remarquer d’entrée Samuel Billong, le président national du Mr. Lui qui soutient mordicus que ce tableau atteste d’un grave disfonctionnement institutionnel au sommet de l’Etat. « La vacance du pouvoir au sommet de l’Etat est manifeste. Il parait dès lors essentiel et urgent d’apporter une réponse pertinente au problème de la vacance du pouvoir au sommet de l’Etat pour envisager de manière décisive le rétablissement de la paix dans les régions en crise et de répondre légitimement aux défis dont la Nation fait face », écrit-il dans un communiqué de presse rendu public le 30 octobre dernier.

A quand un véritable dialogue républicain ?

Non sans confesser que continuer à entretenir la situation d’incapacité criarde au sommet de l’Etat ne peut que conduire au pourrissement des
crises sécuritaires, socio-politiques et à plomber encore plus la situation socio-économique du pays. C’est donc fort de ce constat que cette formation politique s’associe à la douleur des familles endeuillées, relève l’inhumanité des auteurs du massacre des enfants innocents et des autres horreurs sur le théâtre de la crise anglophone, souhaite prompte rétablissement aux blessés et appelle à nouveau au cessez-le-feu dans les régions anglophones. Tout comme elle « dénonce l’entêtement des autorités gouvernementales à promouvoir l’option militaire au détriment d’un véritable dialogue républicain pour mettre un terme au martyr des populations dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest ; renouvelle sa sympathie aux populations meurtries de ces régions qui en plus des affres de la guerre dont elles sont victimes, doivent faire face à une campagne de communication inconséquente visant à les criminaliser en laissant croire à l’opinion publique que celles-ci soutiennent, financent ou protègent les bandes armées ».

Samuel Billong appelle également la Nation à s’unir et à s’engager courageusement et sereinement dans la recherche d’une solution concertée à la vacance manifeste du pouvoir au sommet de l’Etat. Pour finir, le Mr « rend hommage au Président Biya pour le service à la Patrie depuis
près de 60 ans dont 38 ans au sommet de l’Etat et l’exhorte à contribuer de manière active à l’organisation d’une transition démocratique
au sommet de l’Etat ». C’est tout dire.

Christian TCHAPMI


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