Il y a deux ans déjà, mon incapacité à participer au défi d’écriture du NaNoWriMo m’a conduit à prendre conscience que je devais changer certaines choses dans ma vie pour me sortir d’un état dépressif. J’ai repris à contrecœur le chemin de la thérapie puis, en janvier 19, j’ai été contacté pour une commande d’un texte de fiction. En novembre, j’attendais les corrections du texte que j’avais rendu. Le NaNoWrimo était donc impossible.
Cette année 2020, étrange pour beaucoup, m’apprend le lâcher prise, action élusive que j’ai si souvent souhaité sans jamais réussir à l’appréhender. Une rupture en forme de répétition générale, un rabibochage, un confinement, une rupture pour de vrai, un nouveau confinement…
Loin d’un chez-moi qui n’en est plus un, sans attache sentimentale autre qu’amicales et familiales – certes fortes mais avec des enjeux et des fonctionnements plus libre qu’un couple – me voici face à novembre. Face à ce mois consacré par les amateurs d’écriture à un projet où ils dédient avec motivation et abnégation toute leur énergie, avec un enthousiasme mêlé de terreur, presque fanatique dans la crainte de l’échec. L’objectif reste toujours aussi impressionnant : atteindre les 50 000 mots. L’échec ? Il ne me fait plus peur. La perte apprend à retourner à l’essentiel, à apprécier ce que l’on a, et surtout à se concentrer sur le faire, sur l’être plutôt que l’avoir.
Je me lance donc, sans filet, sans plan, sans histoire, pour écrire un texte que j’espère complet, différent de ceux que j’ai pondu jusqu’alors. J’abandonne l’idée d’écrire une histoire, avec un début, un milieu et une fin. Je ne me lance pas dans un essai, je n’ai aucune expertise ni savoir qui mériterait d’être ainsi partagé. Je vais bidouiller autre chose, un flirt avec l’auto-fiction, mais j’espère sans trop de narcissisme, un flirt avec la poésie et les petites choses du quotidien qui m’émeuvent. Ce ne sera pas un journal mais un texte avec une adresse, une intention d’être lue, peut-être de tisser une tentative de lien, d’humain à humain. Une tentative d’approche de l’altérité en mettant à nu des bouts de moi, avec, je l’espère nuance et douceur.
Loin de Paris, sans mes affaires, paumée en pleine cambrousse, les conditions sont réunies pour écrire sans trop de distraction, si ce n’est mon petit petit cousin, une chienne joueuse et une chatte caractérielle qui apprécie la chaleur du clavier de ma bécane.
Et vous, des projets créatifs pour ce mois de novembre confiné ?
D'autres articles sur le blog au sujet du NaNoWriMo :
- National Novel Writing Month : 5 bonnes raisons de se lancer
Copyright : Marianne Ciaudo