Titre original : You Should Have Left
Note:
Origine : États-Unis
Réalisateur : David Koepp
Distribution : Kevin Bacon, Amanda Seyfried, Avery Tiiu Essex, Eli Powers…
Genre : Fantastique/Épouvante/Adaptation
Durée : 1h33
Date de sortie : 21 octobre 2020 (DTV)
Le Pitch :
Un couple se retire dans une belle maison isolée au Pays de Galles avec sa petite fille afin de prendre quelques vacances. Une bâtisse dans laquelle leur perception du temps et de l’espace semble se distordre. Rapidement, les choses dégénèrent…
La Critique de You Should Have Left :
Scénariste à succès de films comme Jurassic Park, L’Impasse, Mission : Impossible ou encore La Guerre des Mondes, David Koepp est également passé plusieurs fois derrière la caméra, à l’occasion de longs-métrages à la qualité variable. On peut ainsi citer parmi ses plus belles réussites Fenêtre Secrète (d’après Stephen King) ou encore Hypnose, dans lequel il plongeait Kevin Bacon dans un cauchemar insondable. Koepp qui retrouve à nouveau l’acteur pour You Should Have Left, sa nouvelle livraison, qui malheureusement, pandémie oblige, n’aura donc pas droit à une sortie en bonne et due forme dans les cinémas. Un film d’épouvante au postulat en apparence plutôt classique, qui parvient à se démarquer, s’imposant comme un parfait candidat pour votre soirée d’Halloween confiné…
« C’est plus grand à l’intérieur… »
Un homme qui en a visiblement gros sur la patate débarque dans une belle baraque au Pays de Galles, accompagné de sa jeune épouse, une actrice en vogue, et de sa petite fille. Un jour, peu après leur arrivée, le gars se pointe à l’épicerie du village. En cadeau, à la suite de ses achats, le commerçant, pas encore obligé de fermer rapport à la Covid, lui offre une équerre, lui demandant dans un même élan de vérifier les angles droits de sa maison de location… Intriguant, You Should Have Left l’est assurément dans son premier tiers, quand David Koepp, également au scénario, pose le décors et présente ses personnages. Le début d’une plongée en enfer qui ne manque pas de piquant. Même si, il est bon de le souligner, l’approche tout en douceur du réalisateur pourra en rebuter plus d’un. Car You Should Have Left n’a rien du film d’horreur tapageur. Il prend son temps, soigne les formes sans trop en faire non plus et tente d’exploiter au mieux les éléments mis à sa disposition.
Les contes de la quatrième dimension dans la crypte
Parcouru de scènes très efficaces, à l’image de ces apparitions fantomatiques plutôt convaincantes, You Should Have Left ressemble finalement à un épisode de La Quatrième Dimension que l’on aurait étiré pour en faire un long-métrage. Rien de déshonorant là-dedans bien sûr mais disons que cela permet d’identifier clairement les limites du film. Un efficace trip filmique, à mi-chemin entre l’horreur soft et le fantastique. L’histoire qui n’aurait d’ailleurs pas non plus fait tâche dans Les Contes de la Crypte.
Vous reprendrez bien un peu de Bacon ?
Finalement, si le spectacle se suit avec plaisir, ce sont véritablement les acteurs qui font la différence. Surtout Kevin Bacon, lui qui se retrouve vraiment au cœur du récit. Dans la retenue, parfait pour exprimer la peur mais aussi les frustrations et les luttes intestines de son personnage, le comédien prouve une nouvelle fois à quel point sa palette est étendue. À ses côtés, dans cette sorte de huis-clos paranormal, Amanda Seyfried elle aussi fait parfaitement le job, tandis que David Koepp exploite très bien la géographie variable du décor mis à sa disposition.
En Bref…
Si une indéniable impression de déjà-vu se dégage du nouveau film de David Koepp, qui avait su se montrer plus original avec son précédent Hypnose (déjà avec Kevin Bacon), l’efficacité et l’honnêteté sont tout de même de mise. Une sorte de long épisode de La Quatrième Dimension qui sait ménager ses effets pour finalement remplir sa part du contrat.
@ Gilles Rolland