Dans un entretien à l’Humanité, le professeur émérite à la Pitié Salpêtrière, fondateur du Collectif inter-hôpitaux, a fait part de son opinion sur le Ségur de la Santé.
« C’est un échec. Le Ségur n’a pas du tout réussi à rendre le secteur attractif, donc nous sommes toujours en pénurie de personnel. Nous avons encore des lits fermés en réanimation, faute d’effectifs. Rien qu’à la Pitié Salpêtrière, il reste 22 lits fermés en neurologie, 17 en cardio ; il y a 500 postes toujours vacants budgétés à Paris.
Quant à la rallonge de 2,4 milliards d’euros votée mercredi à l’Assemblée, c’est parce que il y a le feu aujourd’hui.
Ce n’est pas pour rattraper 2021, c’est juste pour rattraper l’absurdité de la tarification à l’activité : Repousser des opérations non urgentes a plombé le budget comme elles n’ont pas été facturées. Et dans les 2,4 milliards d’euros annoncés il y a aussi les mesures de revalorisation sociale.
En attendant, les 183 euros de prime promis aux soignants, aucun ne les a vus. »