Comment faire ? (éd. du Seuil) - suite

Publié le 30 octobre 2020 par Onarretetout

Dans un entretien avec Emmanuelle Andreani, Pierre Rosanvallon analyse la situation actuelle, le rôle de l’État, les risques encourus par la société. Il rappelle que, face aux épidémies, l’État a toujours cloisonné. On le lit dans Le Hussard sur le toit, de Jean Giono, les régiments de dragons surveillent les routes et la navigation. Il s’agit pour l’État de mettre en place une police médicale. Certes, l’État hygiéniste a permis l’amélioration des conditions de vie dans les villes, mais les conditions ont changé depuis le XIXe siècle. On accorde plus de prix à la vie humaine, et pas seulement en France, mais encore dans le monde. Simultanément, le même État se comporte en infantilisant les Français. Il y a un véritable enjeu démocratique, la nécessité de redéfinir nos institutions. Il conviendrait aussi, selon Pierre Rosanvallon, de rétablir l’impôt sur la fortune, d’imposer les revenus au-delà des plafonds existants, envisager un impôt de solidarité. L’insécurité sociale est un danger pour la démocratie. L’état d’urgence permanent nécessiterait de solides contre-freins, des éléments de vie démocratique très puissants pour en contrebalancer les mesures. D’autre part, nous avons assisté, avec la pandémie en cours, à la mondialisation des consciences et un sentiment de citoyenneté planétaire. Il faudra compter avec ces forces-là.