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Une finance en contradiction avec une réalité économie, agricole, industrielle…
Bien qu’elle survînt il y a 90 ans, la crise de 1929 nous hante encore, provoquant en nous des émotions d’incertitude. Peut-être parce qu’elle a déclenché la grande barbarie du XXe siècle, la guerre de 1939 1945. À chaque fois qu’une crise économique survient, ou menace de survenir, la crise de 1929 est évoquée comme un fantôme du passé pour exorciser le présent, ou pour repousser de façon magique l’éventualité de conséquences dramatiques. La crise de 1929 a eu des conséquences, humaines avant tout, économiques, financières, sociale et artistique. À titre personnel je ne crois pas qu’elle fut à l’origine de la Seconde Guerre mondiale, j’y reviendrai. Cette guerre eut pour conséquence avant tout le comportement des dirigeants de l’époque.
Début apparent de la crise de 1929
la tradition historique veut qu’on déclare le jeudi24 octobre 1929, jeudi noir , premier jour de la grande dépression, autre nom de cette crise . En effet ce jour-là Wallstreet va connaître une chute vertigineuse des cours d’actions. Cet effondrement du cours de la bourse va s’accompagner d’une panique. Vente d’actions dans la précipitation, qui accentue encore la chute des valeurs. En réalité, la crise de 1929 à une origine remontant à plusieurs années auparavant. Elle résulte d’une incohérence entre finance et économie.
Incohérence financière, économique, industrielle, agriculture.
Les états unis ont connu une prospérité financière artificielle. Elle était basée sur le crédit pour la consommation, pour l’investissement dans la bourse. Durant des années ce système a produit des richesses. En effet, une personne pouvait emprunter de l’argent à une banque avec une facilité irresponsable. L’argent emprunté était rapidement investi dans les actions. Tant que la bourse augmentait, cette personne pouvait rembourser le crédit avec un bénéfice résiduel. Du reste, il y avait un slogan qui disait que la fortune était au bout de la rue. Les Américains étaient pris d’une frénésie boursière, qui, si elle ne fut pas aussi fulgurante que celle de la ruée vers l’or, elle en avait malgré tout quelques caractéristiques.
Voici donc l’axe financier de la crise, un axe surestimé et qui n’est pas corrélé avec le pôle économique. En réalité, l’économie américaine était fragile. Fragilité de l’agriculture, avec des agriculteurs relativement pauvres. Fragilité de l’industrie malgré le succès de l’industrie automobile. En effet, fragilité du secteur des mines, entre autres. Fragilité sociale, beaucoup de personnes étaient pauvres, et par conséquent exclues du marché de la consommation.
Voilà donc la scène d’une future tragédie qui va emporter les Américains dans le tourbillon de la pauvreté, des lendemains incertains. On peut donc comparer 1929 à un colosse aux pieds d’argile ; il peut marcher tant qu’il peut supporter le poids du corps. Mais dès que celui-ci devient lourd et pesant, tout s’effondre. Et c’est précisément ce qui s’est passé en 1929. Lorsque la finance, le corps, a pris des proportions ahurissantes et que les pieds (industrie, agriculture) ne pouvaient plus porter le corps, tout s’est effondré. Faillite des particuliers, c’est-à-dire des citoyens, entraînant la faillite des banques, puisque les particuliers ne pouvaient plus rembourser leur crédit. Ces faillites ont entraîné la saisie des biens achetés à crédit, tel que maisons, voitures, propriétés, etc. l’appauvrissement des personnes a entraîné de façon inexorable la chute de la consommation, et par conséquent la faillite par ricochet des entreprises déjà fragiles. Les conséquences humaines et sociales seront des plus dramatiques. La suite dans le prochain article.
Photos Walker Evan
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