Avant l'arrivée de la crise sanitaire, de nombreuses villes de taille moyenne en France luttaient contre la désertification commerciale. En effet, les grandes zones à la périphérie, se sont développées au détriment des activités en centre-ville. Mais ce phénomène de dévitalisation n'est pas seulement provoqué par un urbanisme forcé à la sortie des agglomérations. Il est aussi la conséquence de l'évolution des modes de vie du client ,devenu plus exigeant et en attente de « ré enchantement ». C'est-à-dire d'une offre toujours plus importante, renouvelée et complémentaire. Une caractéristique qu'a su développer les retail park, s'adaptant à une consommation nomade et connectée, où le client est multiple et ambivalent.
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Par ailleurs, la paupérisation de certains quartiers et les difficultés d'accès aux centres urbains ont ainsi détourné les enseignes du cœur de ville. Avec la crise sanitaire, le mouvement inverse est en train de se dessiner. Malgré les difficultés économiques conjoncturelles, le commerce de proximité emploie 1 200 000 salariés et représente 600 000 commerces sur le territoire national. Ce colosse aux pieds d'argile a reçu le soutien des pouvoirs publics dans les villes de taille intermédiaire afin d'éviter que les rideaux ne continuent à se baisser inexorablement. Prime à l'installation, managers de centres-villes, incitations fiscales, achat de locaux par les collectivités...un arsenal de mesures s'est concrétisé pour revitaliser le cœur des villes
Ce qu'il faut désormais, c'est accompagner les commerçants dans leur adaptation au commerce de demain. Est-ce un lieu commun que de remettre ce dernier à l'ordre du jour ? L'équipement en matériels et en logiciels informatiques ou le développement de plateformes numériques pour le commerce multicanal, sont des moyens nécessaires à l'adaptation des acteurs, et à la constitution de centres-villes attractifs. Cet enjeu est pris en compte dans le plan « France Relance » et va inciter à innover et moderniser les commerces de centres-villes. Particulièrement touchées par la crise, ces TPE et PME du secteur marchand ont tout intérêt à s'en saisir, pour combler leur retard et fort besoin de numérisation.
- se faire accompagner vers le numérique, via des formations en Région,
- bénéficier d'audits de leurs installations actuelles,
- faire progresser leur taux d'équipements pour atteindre la maturité digitale.
Ce processus est capital pour retrouver une nouvelle dynamique économique et sociétale. Il ne s'agit pas, bien-sur, de surpasser la GMS dont le poids dans l'économie nationale est estimé à 106 milliards d'euros, contre 11 milliards d'euros pour la proximité. Mais bien plutôt de rebondir face aux nouveaux parcours d'achats des Français, qui sont 88% à avoir recours à l'achat en ligne. Dans la période actuelle imposant la distanciation physique, la limitation des effectifs sur les lieux de vente ou encore la fermeture des ces derniers dans les métropoles concernées par les restrictions gouvernementales, 24% des consommateurs ont recours au click and collect et 23% à la livraison à domicile. Plus généralement, 34% des Français font plus d'achats par internet qu'auparavant
Numériser les commerces de proximité revient donc à répondre positivement à la demande d'une nouvelle expérience client. Les Français sont d'ailleurs favorables à de nouveaux services connectés pour faciliter leurs achats, sécuriser leur passage en magasin ou se faire livrer. Ceci pour se renseigner sur les produits disponibles, sélectionner des créneaux en point de vente et même payer depuis leur Smartphone. La mise en place de ces outils nécessitera d'être accompagné par des acteurs fiables et robustes, offrant aux commerçants une gestion globale de l'ensemble de la chaîne de valeur. Notamment, avec des logiciels dotés de fonctionnalités qui ne sont l'apanage des grandes enseignes, pour récompenser la fidélité des clients et s'adresser à eux régulièrement par le marketing direct.
Le numérique peut donc offrir la résilience recherchée par le commerce de proximité. Souple et agile car doté d'une forte capacité à fournir une approche personnalisée, il a tous les atouts en main pour capitaliser sur les techs et cette nouvelle expérience client pour renouer avec la croissance.
A propos de l'auteur : Antoine Sentis est directeur marketing et communication du Groupe EBP.