[Critique] ADIEU LES CONS

Par Onrembobine @OnRembobinefr

Note:

Origine : France

Réalisateur : Albert Dupontel

Distribution : Albert Dupontel, Virginie Efira, Nicolas Marié …

Genre : Comédie

Durée : 1h27

Date de sortie : 21 octobre 2020

Le Pitch :

Lorsque Suze Trappet apprend à 43 ans qu’elle est sérieusement malade, elle décide de partir à la recherche de l’enfant qu’elle a été forcée d’abandonner quand elle avait 15 ans.
Sa quête administrative va lui faire croiser JB, quinquagénaire en plein burn out, et M. Blin, archiviste aveugle d’un enthousiasme impressionnant. À eux trois, ils se lancent dans une quête aussi spectaculaire qu’improbable.

LA CRITIQUE DE ADIEU LES CONS :

C’est l’histoire d’une coiffeuse en fin de vie, d’un archiviste aveugle et d’un geek suicidaire. Synopsis digne d’une blague belge, la référence au pays de la Duvel s’arrêtera à Bouli Lanners, en duo avec Virginie Efira dans une scène d’ouverture qui donne le ton du film à base d’anticorps et policiers. Pour rester le plus juste possible, le ton du film est en fait donné avant la première image, en texte blanc sur fond noir : « A Terry Jones ». Disparu en janvier dernier, Dupontel signe ici une véritable ode à l’humour noir des Monty Pithon, AOC déposée par Jones et ses acolytes, ce bon vieux Terry Gilliam en tête dont l’apparition dans le film est juste jubilatoire.

IL EFIRA D’UN SIGNE

Revenons à nos moutons et plus précisément à notre héroïne, Suze Trappet, la quarantaine, porteuse d’un poumon en fin de parcours à la recherche de son fils biologique né sous X trente ans plus tôt. Touchante, d’une justesse incroyable, Virginie Efira rayonne d’un bout à l’autre là où on l’entend pas forcement, le tragi-comique. Clairement la révélation du film, fort bien accompagnée faut dire, Dupontel étant excellent, mais là on a l’habitude et Nicolas Marié hilarant en aveugle terrorisé par les forces de l’ordre.

NE SOUS X PENDABLES

Donc, une blonde magnifiquement mise en scène, mais pas que vous l’aurez compris, le reste du trio de bras cassés à la recherche de l’enfant perdu nous entrainant dans une aventure riche en émotions multiples. On peut rire de tout mais pas avec n’importe qui certes, mais avec Albert on peut sans hésitation. Nombre de sujets pas évidemment risibles sur le papier le deviennent avec un facilité déconcertante, et ce grâce à une qualité de dialogues époustouflante. Comme toute bonne quête qui se respecte, le créateur de Bernie n’oubliera pas d’incorporer à son chef d’œuvre une ribambelle de seconds rôles des plus attachants dont Jackie Berroyer, no spoiler. Palpitant jusqu’au dénouement fidèle au rythme imposé par un Dupontel définitivement en forme olympique, Adieu les cons est sans nul doute le meilleur antidote made in France contre la déprime hiverno-covidienne actuelle. Pour reprendre le grand philosophe Gandalf le gris : Fuyez donc dans les salles tant qu’il est encore temps pauvres fous !

En Bref …

Coup de maître signé Dupontel dans le texte et la réalisation. Captivant, intelligent, engagé, tout simplement la meilleure chose qu’il soit arrivée au cinéma français depuis des lustres. Merci Albert. Adieu les cons.

@ Mathieu Laforgue

Crédits photos : Jérôme Prébois ADCB Films
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