Pendant qu’une bonne partie de l’Argentine, ployant sous le poids de la pandémie, attend la décision en appel sur l’occupation de l’estancia Casa Nueva à Santa Elena, dans la Province de Entre Ríos (audience retransmise en direct sur la chaîne Youtube de la justice provinciale), quand Luis Miguel Etchevere, ancien ministre de l’Agriculture du gouvernement de Mauricio Macri (2015-2019), poursuit sa propre sœur pour une histoire, passablement sordide, d’héritage et de gros sous (par foncier interposé), Daniel Paz et Rudy ont résumé de main de maître, à la une de Página/12, l’actualité fraternelle qui fait exploser la droite et le monde des affaires depuis quelques semaines.
Mauricio Macri (au téléphone) : Cher Etchevere, comme dit le poète (1) « que les États soient unis car c’est là le premier des commandements »Etchevere, à l'autre bout du fil : C’est « les frères » (2)Macri : Oh ! Les frères, c’est la plaie !Etchevere : Tu as raisonTraduction © Denise Anne ClavilierLes deux hommes sont en conflit ouvert l’un avec un frère, l’autre avec une sœur, pour des motifs similaires : le frère et la sœur révèlent au grand public des malversations que les grandes familles tenaient secrètes, sous le couvert d’une solidarité de classe qui est en train de voler en éclats sous les coups du grand ras-le-bol des peuples devant la corruption qui empêche les États de fonctionner au profit du développement général et devant le machisme qui broie les femmes dans nos cultures.
Joli montage avec le sixain complet et la photo de José Hernández en prime
© Denise Anne Clavilierwww.barrio-de-tango.blogspot.com Pour suivre les nouveaux épisodes de ce Dallas des pampas argentines :lire l’article de Página/12lire l’article de La Prensalire l’article de Clarínlire le billet d’opinion de La Nación. (1) José Hernández, auteur de El gaucho Martín Fierro (1872) et La vuelta de Martín Fierro (1879). Ces deux épopées en octosyllabes sont à l’Argentine ce que le Don Quichotte est à l’Espagne ou l’œuvre de Molière à la France.(2) « Los hermanos sean unidos / Porque esa es la ley primera ». Deux vers où Martín Fierro, le pauvre gaucho analphabète, donne un avertissement à ses enfants.