BLONDIE - Heart of Glass extrait de Parallel Lines 1978

Publié le 27 octobre 2020 par Concerts-Review

BLONDIE - Heart of Glass extrait de Parallel Lines 1978

Flashback.

Considérations en période de (post)-confinement... par NoPo!

BLONDIE Heart of Glass extrait de Parallel Lines 1978

Dans mes plus vieux souvenirs, Blondie, avant d'entreprendre, commence par reprendre du 'Ah Denis doo bee doo I'm in love with you' et 'Don't leave me hanging on the telephone' en pleine vague punk, des friandises!

Juste le temps de les digérer et les musiciens enfantent (plus facile avec Frank Infante à la guitare) 'Parallel Lines' dès 1978, déjà leur 3è album!

'Fade away and radiate' (avec le Robert Fripp de King Crimson!) flirte avec 'Privilege' de Patti Smith dans le jukebox et attire nos pièces dans la fente et, de son côté, ma sœur fait tourner en boucle 'Heart of glass'.

Quoi, moi, plutôt trépasser que d'écouter ce tube passé et repassé par ma sœur!

En même temps, dépassé, je ne peux m'en passer alors... passez-moi le tube ... d'aspirine! Dur dur!

L'album revigore comme une baignade dans une eau à 13 degrés et fait disparaitre tous les maux de tête.

Je dirai même plus, Dupont, ça rajeunit!

Jeunes, beaux et frais, les Américains envahissent les ondes où leur présence abonde de bonnes vibrations.

Non contents de faire des reprises érudites (assurément ils aiment Jack Lee ex Nerves), tous composent et réussissent à se fondre dans ce style poweromanticopoprock.

Costards noirs et blancs, ton sur ton sur fond de 'parallel lines' alternées à la verticale, l'équipe, tout sourire aux dents blanches et cheveux noirs bien peignés, semble accueillir son capitaine. Points sur les hanches et ton sérieux, Deborah Harry, blonde comme il se doit, robe à bretelles, légère, immaculée, apparaît au 1er plan. Faute de goût, les chaussures, un peu vracs, des hommes, ne s'harmonisent pas contrairement aux compositions colorées de l'album. La femme semble fière (et chiante) dominant de ses blanches chaussures, ouvertes et à talons qui la grandissent. La pochette en jette avec le rouge provoquant du titre et plus présent, le nom du groupe en lettres arrondies.

Le vinyle, caréné, remarquablement équilibré, distribue 5 titres par face qu'on peut écouter dans n'importe quel ordre (tout pile ou tout face, à l'envers ou à l'endroit) tellement tout s'enchaîne comme de vraies perles sur un collier brillant. Bien sûr, certain titres majeurs prennent une dimension supérieure (les rock 'Hanging on the telephone' 'One way or another' le sombre 'Fade away and radiate' et le poppy 'Heart of glass') mais les autres ne s'en laissent pas compter... enfin si, jusqu'à 10...

Conforté par la production de Mike Chapman, le voyage musical semble si facile et pourtant, on sait, depuis les Beatles, que simplicité ne rime pas avec facilité. L'orchestration soudée ne met aucun instrument en avant, excepté la voix de la diva pourtant classique.

Dans la lignée (parallèle), 'Heart of glass' commence par une boîte à rythme exotique très synthétique, programmée par Jimmy Destri, puis tous les instruments s'invitent ensemble sur un mouvement syncopé soutenu par un gimmick sautillant à la guitare. Le clavier dirige, la frappe (de Clem Burke qui devient bientôt Ramone) martèle dans une ambiance sucrée, explosive à l'oreille.

Morceau disco? Pas facile à danser en tous cas!

Deborah chante des paroles poétiques d'une sincérité confondante 'Once I had a love and it was a gas, Soon turned out had a heart of glass'(*) qui respire le déjà vu/déjà vécu voir le désabus (et j'ai plus soif!) de l'expérience. Je dois avouer, qu'aux premières écoutes, je n'arrive pas à saisir le texte à cause de la tonalité si haute qui rime avec la mélodie. Le morceau coule, sans heurts, avec tellement de naturel qu'on ne le sent pas glisser. Un pont file direct au paradis avec des nanana puis des ouhouh ohoh d'anges audacieux et développe son chemin sur une batterie qui s'enroule, étirée, jusqu'au bout des claviers éthérés.

Je n'ai qu'une chose à dire : merci ma sœur!

2017, pollinisés de nouveau, les Blondie se régénèrent après avoir eux-mêmes buzzé telle une abeille, délivrant le popollen à de nombreux groupes au fil du temps. L'album 'Pollinator' les ramène dans notre mémoire collective avec une fraîcheur désarmante.

Les grandes équipes ne meurent jamais!

(*) Autrefois, j'ai connu l'amour, c'était une ivresse très vite tournée en cœur de verre.