Les théories conspirationnistes ont le vent en poupe depuis le début le la pandémie. Relativement stable depuis 2017, QAnon a été survitaminé depuis mars par l'apparition de la Covid-19. Les affirmations les plus loufoques ont été partagées sur les réseaux : Bill Gates, la 5G ou encore le "gouvernement mondial" ont été notamment désignés comme responsables de la diffusion massive du virus. Et puis les gens avaient plus temps à passer devant leurs écrans durant les confinements, donc la machine à partager c'est mise en route, soutenue par les algorythmes des plateformes qui mettent surtout en avant les messages viraux : résultat, selon un sondage réalisé début septembre : 47 % des Américains interrogés avaient déjà entendu parler de QAnon, alors qu’ils n’étaient que 23 % en mars.
Si l'on admet que ces théories sont alimentées par un sentiment général de méfiance et de rejet à l'égard des élites, on peut être également amené à penser que la très forte croissance de l'économie spéculative depuis le début de l'année constitue un motif de défiance supplémentaire à l'égard des élites fortunées !
Comment expliquer que pendant que l'économie réèlle est à genoux et que les chiffres du chômage de de la précarité explosent dans tous les pays industrialisés à cause de la pandémie, les milieux financiers enregistrent leur plus belles performances ? Ce paradoxe constitue un précieux carburant aux théories de la méfiance ! Il devient presque légitime de développer des pulsions paranoïaques à l'égard d'un "gouvernement mondial", majoritairement constitué d'élites (souvent fortunées) qui contribuerait à renforcer la domination de la sphère financière au détriment des populations.