À l'occasion de la rénovation de sa plate-forme technologique, soutenue par un investissement du Mouvement Desjardins, le spécialiste québécois du financement participatif local La Ruche introduit une dimension complémentaire originale au cœur de son modèle initial, désormais classique, de la contribution avec contrepartie.
Popularisé sur le web il y a une douzaine d'années par des pionniers tels que Indiegogo, Kickstarter ou, en France, KissKissBankBank, le concept de base n'a que très peu évolué depuis ces débuts lointains : en résumé, un porteur de projet fait appel à la communauté des internautes pour financer sa réalisation. La Ruche ajoutait déjà un bonus à ce socle, en cas de succès de la campagne, sous la forme d'un accès privilégié à des prêts, des subventions, des bourses… proposés par ses différents partenaires.
Il ne s'agissait finalement que de formaliser un mécanisme qui s'est peu à peu imposé dans l'univers de la création. Dans de nombreux cas, l'étape de crowdfunding est devenue un critère d'évaluation des dossiers de demande de crédit ou autre appui dans les établissements traditionnels. Pour les fournisseurs, ce facteur de réassurance justifie d'en faire une offre systématique, qui, par son exposition, aide aussi les entrepreneurs à parachever leur budget. Avec plus de 7 millions de dollars apportés de la sorte, en sus des 11 millions de dollars de collecte, l'approche démontre sa pertinence.
Et, donc, une nouvelle option est maintenant présente sur la plate-forme. Sous l'appellation de financement collaboratif, elle permet aux visiteurs de concourir à l'aboutissement du projet soumis (si son promoteur la retient) non plus par le versement d'une somme d'argent mais en nature, par exemple par la mise à disposition de matériels et d'équipements en tous genres, par le don de temps, par le partage d'une expertise professionnelle, à titre gracieux ou via une réduction sur une prestation de service…
Voilà une excellente initiative pour étendre le champ d'action du financement participatif aux personnes ayant envie de s'impliquer dans les idées qui les séduisent mais n'ayant pas nécessairement les moyens pécuniaires pour ce faire. Il faut noter, à ce stade, que La Ruche est bâtie sur un principe de proximité, avec, notamment, des relais dans chacune des 7 régions du Québec où elle opère (pour l'instant), ce qui, bien entendu, facilite la mise en relation entre les individus, au-delà du seul transfert d'argent.
Enfin, ces évolutions autour du crowdfunding historique possèdent également la remarquable particularité d'enrichir son alignement avec les fondements du mutualisme et de la coopération entre membres… dont le Mouvement Desjardins s'enorgueillit. L'association entre les deux structures (La Ruche étant sous statut associatif, sans but lucratif) prend ainsi un sens d'autant plus profond, qui ne se réduit pas à une convergence d'intérêts économiques sur la distribution de produits bancaires (ou équivalents).