de l’explosion du mont Cassin
sans doute oublié de Dieu.
J’ai vu les chiens les plus sauvages
transis de peur, quand le Vésuve
libérait le feu de ses entrailles.
J’ai vu dans le fracas des bombes
la terreur du brave tirailleur.
J’ai vu, incrédule, des corps
qui n’étaient plus des hommes.
Que serait, sans la peur, le courage ?
Elle est, de la vie, la comparse,
depuis le temps qui n’avait pas d’histoire.
Mais le puissant désir de vivre,
vaincre le froid, rendre gloire au soleil,
serrer dans mes bras ce que j’aime,
me donne le courage d’avoir peur.
***
Frédéric Jacques Temple (1921-2020) – Courage ! (Bruno Doucey, 2020)