Depuis la nuit des temps, les dieux, les rois, les dirigeants de toutes sortes, nos professeurs et même nos parents nous répètent qu'il faut travailler pour gagner sa vie. Cette idée est fortement ancrée dans nos cultures occidentales. Nicolas Sarkozy avait d'ailleurs pour slogan « Travailler plus pour gagner plus » lors de sa campagne présidentielle de 2007.
Certes, nous pouvons générer de la plus-value en travaillant et donc indirectement gagner de l’argent. Cela ne signifie pas néanmoins que travailler 10, 20 ou 30% de plus va nous permettre de gagner tout autant. La Rat Race s’apparente à une addiction : l’effet s’estompe malgré l’augmentation de la dose.
En travaillant plus, vous gagnez moins en proportion parce que :
- votre patron, l’Etat et les assurances se servent au passage, de manière exponentielle
- vos frais professionnels augmentent de façon similaire, tout comme ceux liés à votre santé
- vous devez dépenser plus parce que vous avez moins de temps pour faire vous-même certaines choses.
A qui profite le crime ? Au patronat et à l’Etat évidemment, bref aux dirigeants de ce monde. Voilà une belle façon de mettre en œuvre une forme d’esclavagisme consenti.
Travailler moins
Le paradigme « Travail – Salaire » est particulièrement mis en avant et puissant dans nos sociétés. Il est difficile de faire comprendre à la plupart des gens que travailler plus n'implique pas de gagner plus. Alors imaginez leur réaction quand vous leur dites que vous allez travailler moins. Dans leur tête, empocher plus d’argent nécessite plus de labeur. Alors forcément pour eux l’inverse est aussi vrai. : celui qui travaille moins, gagne moins.
Combien de fois ai-je entendu « J’aimerais bien le faire, mais je ne peux pas me le permettre financièrement ». En disant cela, ces mêmes personnes paient au prix fort des structures d’accueil pour leurs enfants, mangent au restaurant tous les jours de la semaine, alignent les kilomètres en SUV payé en leasing, rémunèrent une femme de ménage, achètent des plats pré-cuisinés, vivent dans un appartement trop grand pour eux et encombré d’objets inutiles et donc inutilisés, appellent l’électricien au premier plomb qui saute ou le plombier au premier évier bouché, visitent régulièrement des spécialistes pour des problèmes de dos, des maux de tête ou d’estomac, consomment des anti-douleurs, se paient des massages, bains thermaux et thalassos pour se détendre et se ressourcer du travail. J’arrête là car la liste peut encore être très longue.
Je parle en connaissance de cause puisque j’ai moi-même travaillé 60 heures par semaine dans le passé. Je gagnais bien ma vie « sur le papier » mais j’alignais bon nombre des comportements précités. J’ai heureusement réduit mon temps de travail depuis, d’abord au niveau de Monsieur et Madame Tout le Monde (env. 40 heures par semaine), puis depuis peu à une vingtaine d’heures hebdomadaires. Est-ce que je vis moins bien ? Bien au contraire. Evidemment mes placements boursiers et immobiliers m’aident à compenser la perte de revenu, mais ce n’est de loin pas la seule raison.
Gagner plus
Comme je l’explique dans mon e-book, en réduisant son temps de travail, on parvient paradoxalement à augmenter la part du revenu net qui finit réellement dans notre poche. L’Etat et les assurances deviennent de moins en moins gourmands. Les frais professionnels chutent drastiquement, tout comme les frais de santé. De ce fait, abaisser son taux de l’ordre de 20% engendre une perte de revenu réel net, après déduction des taxes, assurances et frais, qui est tout juste supérieure à 10%.
Encore mieux : le temps qui est recouvré permet justement de s’occuper de certaines choses qu’il n’était plus possible de réaliser. Cela peut être par exemple la garde de ses enfants, le ménage, du bricolage, de la cuisine ou tout simplement prendre soin de soi et de sa santé. Certaines de ces activités nous plaisent, d’autres moins, d’autres encore nous sont parfois inconnues. En diminuant son temps de travail, on peut non seulement consacrer plus de temps à certaines passions préexistantes mais on peut aussi apprendre à connaître d’autres occupations et acquérir de nouvelles compétences. Les chances sont grandes alors pour que cela devienne un nouvel hobby, sans compter que ça permet des économies substantielles.
Reprendre le contrôle de sa vie
Là encore je parle en connaissance de cause. Au fur et à mesure que je baissais mon temps de travail, je me suis mis à faire par moi-même de plus en plus de tâches pour lesquels je devais payer auparavant. Plutôt que d’acheter des produits alimentaires industriels, je me suis instruit en matière culinaire et nutritionnelle, puis je me suis mis derrière les fourneaux. Je suis très loin d’être un chef, mais je me débrouille désormais pour réaliser des plats goûteux, copieux, sains et économiques pour toute ma famille. Idem pour le bricolage. Alors que je suis plutôt un « intellectuel » de nature, j’ai potassé un peu le sujet, acquis pour quelques sous des outils qui me servent aujourd’hui à réparer, transformer et rénover mon habitat. Pareil enfin dans le domaine du sport, dans lequel je me suis formé et que je pratique très régulièrement.
Des hobbies qui se transforment en actifs
Cuisine, bricolage, sport… je pourrais encore ajouter finance et blogging, deux autres occupations pour lesquelles je n’étais a priori pas prédestiné et que j’ai acquises sur le tas. Toutes ces activités possèdent les qualités suivantes :
- elles sont bon marché
- elles peuvent s’apprendre facilement et à moindre coût
- elles nécessitent peu de matériel
- elles sont saines pour le corps et/ou l’esprit
- elles peuvent facilement se transformer en hobby, ou carrément en passion
- contrairement à beaucoup de loisirs, elles relèvent non pas d’une dépense mais d’un investissement (on en attend un résultat à plus ou moins court terme) – il s’agit donc d’une forme d’actif
- elles permettent de réaliser des économies et/ou des gains
- elles peuvent se transformer en activité indépendante accessoire
Vous avez certainement en tête d’autres occupations qui possèdent des caractéristiques similaires.
Conclusion
Nous avons vu qu’en réduisant son temps de travail, pour chaque heure reprise, à peine plus de la moitié seulement était réellement à notre charge. Nous venons également de montrer que ce temps retrouvé pouvait être réinvesti dans des activités à faible coût, permettant de réaliser des économies supplémentaires, voire même de gagner de l’argent. En fin de compte, les chances sont grandes pour que la perte de revenu issue de la réduction de temps de travail soit dérisoire. A long terme il est même probable pour qu’elle débouche sur de nouveaux gains.
Comme je vous le disais : on peut travailler moins pour gagner plus.
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