Il y a quelques jours, vous avez pu lire dans ce blog quelques textes de Jan Baetens. J’ai aussi, à plusieurs reprises évoqué dans ce blog Clémentine Mélois. Les deux sont réunis dans ce livre de la Petite Bédéthèque des savoirs, à propos du roman-photo.
Où l’on voit naître en 1946, après la guerre, un genre nouveau, entre ciné-roman et roman dessiné. Un genre très populaire qui verra l’opposition de partisans du « bon goût » et dont le succès s’amoindrira avec l’arrivée de la télévision dans les foyers. Jan Baetens, qui n’est pas à sa première publication sur le sujet, insiste sur l’importance du roman-photo pour la bande dessinée ou le roman graphique de nos jours. Présenté sous une forme qui emprunte son esthétique au roman-photo, cette étude rend au genre un hommage qu’il n’a pratiquement jamais connu, le contenu de ces ouvrages étant souvent fait de « clichés » (je n’ai pas résisté à ce jeu de mots), bien que, prenant appui sur le courrier des lecteurs et des lectrices, certains thèmes ont trouvé dans les cases du roman-photo une place non négligeable, notamment « l’aspiration des femmes à des rapports plus égalitaires avec les hommes ». Critiqué, détourné (le Parti communiste ou l’Église catholique ont utilisé ce genre pour leur propagande), le roman-photo trouve aujourd’hui une place particulière avec des publications comme Et si l’amour c’était d’aimer ?, de Fabcaro, Le Photographe, d’Emmanuel Guibert et Didier Lefèvre, voire une exposition au Mucem de Marseille (fin 2017 - début 2018).