Lundi matin je me suis réveillé en sursaut vers 7h (après m’être couché à 3h pour terminer un texte) parce que j’avais réalisé que j’avais commis une mauvaise formulation et que je devais la corriger tout de suite.
Lorsque mon sommeil s’interrompt brusquement pour cette raison ainsi que cela se produit de temps en temps, je me sens aliéné par cette activité d’écriture qui ne mène finalement qu’à un livre de plus, même si j’en suis satisfait.
Je ressens un agacement du même ordre lorsqu’on me présente un grand vin ou un cigare exceptionnel avec trop de cérémonie. Ce n’est pas parce que l’excellence est dans la bouteille et dans la tripe et la cape du cigare qu’on doit oublier qu’il ne s’agit que de vin et de tabac. Idem pour l’écriture, un livre n’est qu’un livre même si l’on espère y donner le meilleur.
Parfois je regrette les rares moments de mon enfance et de mon adolescence où je me fichais de tout, dormant et mangeant jusqu’à me sentir plus que rassasié de sommeil et de nourriture et n’écrivant que lorsque je n’avais rien de mieux à faire alors que, le nez au vent, je ne faisais déjà pas grand-chose.
Illustration : extrait d'un de mes livres d'enfant préférés, Vent fou (texte de Véronique et images de Gerda Muller), albums du Père Castor, © Flammarion éditeur, 1963.
Texte de la page reproduite :
Le vent sortit du village, avec tout son équipage, qu'il poussa sur la route, roulant et claquant.
Mais il se fatigua vite de toutes ces choses soulevées, qui voulaient toujours se reposer et qu'il fallait toujours faire avancer à coups de fouet.
« Je vais laisser tout cela en garde chez mon ami le Champ de Trèfle » , dit le vent.
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