Dans la salle des donateurs, on rencontre en ce moment l’écriture de Pascal Quignard. Il y a, bien sûr un écran pour montrer un extrait de Tous les matins du monde. Il y a, qui m’a surpris, le récit manuscrit de la naissance de Pascal Quignard un jour d’avril 1948, écrit le jour même par sa mère. Il y a le texte d’une conférence qu’il a faite au moment, récent, où il a fait don à la BnF d’un ensemble de correspondances, photographies, manuscrits et éditions rares. Mais il y a surtout le manuscrit de Boutès, travail d’écriture, de relecture, de ratures, de reprises… Boutès, le rameur qui fait grève pour écouter les sirènes, oiselles à tête et seins de femmes, quand Ulysse est attaché fermement au mât de son navire et Orphée rythme sur son instrument le mouvement des cinquante rameurs de l’Argo. Boutès, l’amour du chant, de la voix, par-dessus tout. Celui qui ne craint pas de se jeter à l’eau. Une image qui accompagne Pascal Quignard et qu’il me faudra lire un jour.