It’s all Greek to me

Par Magda

L’alphabet est une chose quotidienne, naturelle, évidente. Dans certains pays, même, on le chante pour l’apprendre (en Angleterre, par exemple). C’est donc un jeu d’enfant.

Et parfois non. Parfois, c’est du chinois! J’étais donc en Grèce, comme certains d’entre vous le savent, et je n’ai pas pu m’adonner à mon sport favori : l’interview littéraire. Ok, ma dernière interview date des calendes grecques, mais je m’étais promis de m’y remettre. J’avais envie d’aborder un Apollon (je donne peu dans l’Aphrodite, pardonnez-moi, amis lecteurs mâles) lisant, je ne sais pas, du Satre dans le texte, buvant un café turc et fumant des cigarettes orientales… Mais comment faire, lorsqu’il nous est impossible de distinguer le titre sur la couverture? Non, mais, l’alphabet grec, l’avez-vous déjà regardé de près??? On a beau avoir fait semblant de faire du grec ancien pendant l’adolescence… Saperlipopette!

Alors tant pis. J’ai laissé tomber. Pourtant les Grecs aiment lire. Pour témoignage, cette discussion avec Giorgos* à Epidaure, rencontré devant un tourniquet de cartes postales : “il faut lire Zorba le Grec de Níkos Kazantzákis. C’est l’auteur qui vous frôle l’âme… Chez lui, un amandier est un chant d’amour.” Nous buvons du raki en parlant de Catherine Deneuve et Alain Delon. Giorgos écrit mon nom sur une feuille de papier : “Un jour, tu seras aussi célèbre que Catherine Deneuve et je pourrais dire à une autre jeune fille : je l’ai rencontrée!”. “Que Zeus t’entende, Giorgos”, et je file sur la plage.

Et qui trouvè-je allongée sous un cocotier, toute embrumée de chaleur et de littérature allemande? J., mon amie-Aphrodite de voyage. Je lui ai volé un instant de lecture, tout simplement, avec mon appareil photo.

Chers amis ce n’était qu’un petit post post-voyage, je vous retrouve sous peu.

* Tous les Grecs s’appellent Giorgos, ou presque. Ils portent souvent le nom de leur grand-père. d’où les tripotées de Yannis, Alexandros, etc.