Bon alors voilà c’est très clair : certes la pandémie continue, certes les cas se comptent maintenant par centaines de milliers en France et chaque jour amène des milliards millions milliers de nouveaux cas, mais au moins et comme l’a rappelé le gouvernement, tout ceci ne doit pas nous empêcher de planifier nos prochaines vacances.
Car il est malin, ce gouvernement ! Malgré son lourd handicap intellectuel maintenant impossible à camoufler, il a malgré tout compris que l’activité économique du pays restait une variable importante qui permettait d’alimenter sa trésorerie et calmer l’aigreur de certains Français qui ont, connement, besoin de travailler pour gagner leur croûte.
Dès lors, ce même gouvernement nous explique doctement que, malgré un ton ferme, des haussements de mentons et des froncements de sourcils à chaque évocation de virus, il n’envisage pas de restrictions de déplacement pour la Toussaint ; pour nos énarques, leurs fifres, sous-fifres et tous les petits troubadours journalistiques qui les entourent, il est encore temps de prendre des vacances et ce, malgré une activité économique catastrophique dans le pays.
Tout ce confinement du printemps a épuisé tout le monde, et après juillet et août, il est grand temps de faire une pause, au point que même le secrétaire d’État chargé du Tourisme (oui, la France dispose d’un individu à un tel poste, ne riez pas) encourage ses compatriotes à réserver, à faire des achats et à faire chauffer la carte bleue. Youpi, ça va forcément bien se passer et si ça se passe mal, tout sera remboursé. Alors, pourquoi se priver ?
Si tout ceci vous paraît quelque peu confus ou, comme le notent des journalistes – au courage véritablement historique – qui évoquent même un message contradictoire du gouvernement, c’est normal : ça l’est. Confus ou contradictoire sont même de délicats euphémismes qui cachent mal un sacré bordel de pompe à merde à tiroirs, si vous me passez l’expression, elle-même en-deçà de la réalité que les mots ont cessé depuis longtemps de pouvoir appréhender.
En pratique, cette dernière séquence gouvernementable n’est que la plus récente (et probablement pas la dernière) démonstration de l’invraisemblable nullité des clowns à roulettes qui font croire qu’ils nous gouvernent, le tout dans un empilement d’approximations, de gesticulations et d’authentiques débilités contradictoires qui ne peuvent que lasser le peuple.
Évidemment, cette belle brochette d’andouilles fumées n’entend pas se faire rappeler à l’ordre lorsqu’enfin, les uns et les autres finissent par ne plus tenir compte de leurs injonctions paradoxales boiteuses. Pour cela, le gouvernement et, dans une grosse partie, la presse à sa solde, a trouvé une parade pratique : toute dissidence d’esprit, toute opposition argumentée et toute pensée déviante seront étouffées non en l’interdisant mais en la taxant de complotisme (il est vrai que taxer, ils savent faire).
À l’instar des idées politiques qu’on ne veut pas voir abordées et qu’on éteindra en affublant ceux qui les portent du sobriquet de « fasciste » ou « nazi », ce gouvernement procédera sensiblement de la même façon avec ceux qui ne veulent pas se laisser faire dans ce déluge de contradictions, en les traitant de complotistes.
Et c’est d’autant plus facile qu’en effet, le complotisme se développe actuellement à grande vitesse au sein de Français de plus en plus déboussolés par les âneries gouvernementales.
Ceci n’est pas un hasard et ce phénomène a bien une explication : l’humain est construit pour détecter du signal dans des masses de bruits auquel il est rapidement intolérant. Ceci veut dire qu’en moyenne, les gens normalement intelligents supportent mal les événements sans queue ni tête, sans explications, et beaucoup cherchent donc assez naturellement à trouver un sens aux grotesqueries gouvernementales.
Comme le ratio signal / bruit grimpe chaque jour et à chaque intervention d’abruti poudré et autres ministricules incompétents, cette recherche d’un sens caché attise donc l’apophénie ambiante, qui, à son tour, permet aux premiers responsables de crier au complotisme et leur permet, à bon compte, de faire taire le peuple qui, en réalité, ne les supporte plus.
Pire : on en vient à ratiboiser les libertés les plus fondamentales sous des prétextes toujours moins fondés, quitte à tordre encore un peu plus le sens des mots. On nous intime l’ordre d' »apprendre à vivre avec ce virus », à condition que cette vie ne comporte plus de réunions sociales, d’activités sportives ou culturelles, des moindres plaisirs de la vie courante, que les relations ne soient plus que professionnelles et littéralement mesurée (à 1.5 mètres près), en bref, une vie qui n’est plus très loin des meilleurs moments en Union Soviétique au milieu des années 60.
La réalité est malheureusement bien terne puisqu’il n’y a aucun plan, il n’y a aucune logique, aucune raison, aucun sens caché, aucun Rothschild et aucun illuminati reptilien derrière ces calembredaines et ces agitations consternantes.
Il n’y a qu’une suite de réactions à la va-vite, d’improvisations maladroites, une culture consternante du « puisque ça nous dépasse, feignons d’en être les organisateurs ». En fait, il n’y a qu’une peur panique de se faire rattraper par cette réalité pourtant indéniable qu’ils sont complètement incompétents, n’ont aucun contrôle de quoi que ce soit, qu’ils aggravent la situation par leurs gesticulations grotesques et que ce genre d’attitudes débilissimes finit toujours par au mieux des procès, au pire des violences, voire des révoltes ou, s’ils vont vraiment trop loin, une révolution.
Ce pays est foutu.
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