Vous avez déjà entendu des personnes se plaindre du manque de courage de leur manager. A vrai dire, il nous est plus facile de définir le courage par le manque que par la présence ! Nous savons quand notre manager manque de courage : il n’ose pas nous annoncer une mauvaise nouvelle et se contente d’un mail ou d’un message vocal ; il s’abrite derrière « le siège », « la hiérarchie », « les RH », « les procédures » ; il ne défend pas ses équipes lorsque des arbitrages sont en jeu,… bref, vous ne manquez probablement pas d’exemples !
En revanche, à quoi ressemble un manager qui fait preuve de courage ? Christèle Albaret nous en dresse un portrait dans son ouvrage « Et si on osait la bienveillance au travail ? », illustré par Nicolas Caruso. En effet, elle établit un lien étroit entre le courage managérial et la bienveillance : « le courage, c’est ce qui permet de maintenir le cap de la bienveillance au travail » :
« Mencius disait que « la bienveillance est sur le chemin du devoir ». Le courage vous offre les moyens de le définir en actes. C’est donc l’opportunité d’accroître votre responsabilité vis-à-vis des autres et de vous-même par vos prises de décision.
C’est l’antidote de la « déresponsabilisation ». Il vous permet de transformer le « C’est impossible » en « Je vais essayer », le « Je ne peux pas y arriver seul » en « Je vais apporter ma pierre à l’édifice », le « ça ne sert à rien » en « J’ai envie d’y croire », le « Je ne vois pas pourquoi je serais le seul à faire des efforts » en « La bienveillance est contagieuse ».
Le courage est un rempart bienveillant qui évite de basculer dans la sottise.
Le courage vous donne mille et une façons d’agir. Agir avec courage, c’est :
- Reconnaître le temps réel qu’impose une tâche et sa part de responsabilité dans un échec.
- Cultiver l’optimisme.
- Générer plus d’authenticité dans les relations.
- Se remettre en question.
- Agir sans toujours attendre des changements qui viendraient de l’extérieur.
- Évaluer sa part de responsabilité dans le niveau de stress ambiant ou dans un échec.
- Pratiquer un management bienveillant plutôt que d’appliquer la technique primitive de la mise sous pression.
- Refuser la banalisation des comportements, des paroles, des actes qui portent atteinte à la personnalité, à la dignité et à l’intégrité des personnes.
- Apprendre à dire stop, à dire non.
- Apporter de la bonne humeur le matin, même quand la veille ça n’a pas fonctionné.
Le courage, c’est aussi le seul rempart qui évite de basculer dans la sottise collective, quand une majorité de personnes défend une théorie ou une décision manifestement fausse (ou idiote) qui peut entraîner toute une équipe ou une organisations dans sa chute par effet de conformisme.
Jean-Louis Servan-Schreiber, journaliste, essayiste et ancien patron de presse, explique dans son livre « Vivre content [1]» : « Le courage, c’est faire, agir, vivre, malgré deux adversaires ordinaires et familiers que sont la paresse et la peur. » Il nomme 3 attitudes qui posent les bases du courage et permettent de rester fidèle à soi-même et de conserver sa dignité :
Je dis que je suis
Je fais ce qu’il faut
Je reste droit moralement et physiquement
Vous pouvez les adopter comme un « mantra du courage », en les évoquant chaque jour devant le miroir avant de commencer la journée ou en début de réunion au même titre que vous rappelez les consignes de sécurité ou de bon déroulé de la réunion. »
Et vous, quel serait votre mantra du courage ? Avez-vous votre propre formule ? Avez-vous un exemple de courage managérial autour de vous qui pourrait vous servir de boussole, de modèle lorsque vous hésitez sur la bonne conduite à tenir ? Est-ce que vous vous efforcez d’incarner le courage dans vos prises de décisions ? Le comportement de vos collaborateurs se modèle en grande partie du vôtre ! Ne négligez pas l’influence que vous pouvez avoir sur eux.
[1] Jean-Louis Servan-Schreiber, Vivre content, Le Livre de Poche, 2005.