Sopk – pma – iac

Publié le 15 octobre 2020 par Lapauselibrairie @librairiedeno

Si ces sigles vous disent quelque chose c’est que vous faites partie de la merveilleuse famille des individus infertiles car, généralement, ce sont des termes qui laissent le commun des mortels interdits (ma maman ne savait pas ce qu’est un follicule!). Si vous êtes de ces chanceux ignorants de la science de la reproduction, vous comprendrez mieux ci-dessous.

Si je vous en parle aujourd’hui, après beaucoup d’hésitation c’est vrai, c’est parce que c’est un sujet qui me concerne et régie ma vie depuis 2-3 ans (3 ans que je sais que je suis atteinte du Syndrome des Ovaires Polykystiques, 2 ans de Clomid + PMA). Cette expérience de la PMA me donne envie de vous en dire quelques mots quand je vois « la manif pour tous » opérer. Aussi, et je m’y prends à l’avance, la semaine de sensibilisation à l’infertilité se déroule du 9 au 15 Novembre (collectif BAMP). Sans oublier ces « opérations non essentielles » qui vont être retardées, dont la PMA. Tout cela réuni, j’ai pris mon courage au bout de mes deux index et je vous écris.

Ma lecture de ces dernières années, ce livre est corné à plusieurs endroits !

Le virus Covid19 refait surface, à nouveau les hôpitaux commencent à être saturés, les services PMA : Procréation Médicalement Assistée sont mis en retrait et les autorités parlent déjà de mettre les opérations « non essentielles » en attente, dont les IAC : Insémination Artificielle avec sperme du Conjoint (D c’est Donneur), FIV etc.. Un coup dur pour ces couples qui attendaient la fin d’année comme le point de départ d’un nouvel espoir. Car c’est une situation déjà vécue le 14 Mars. Fermeture des centres PMA, arrêts des protocoles.

Le 13 Mars, mon compagnon et moi avons eu le résultat négatif de notre deuxième IAC après de nombreuses stimulations non fructueuses (pour faire simple : des piqures). Notre protocole était terminé. Nous nous étions donné comme but de ne plus rien entreprendre avant Octobre par rapport à nos métiers respectifs et projets. Cela a été une décision de notre part que nous avons dû tenir à cause de la fermeture des centres. Nous avions la FIV en vue. Ce confinement a été un relâchement psychologique bienvenu (il faisait beau, je lisais, aucun malade autour de nous) qui nous a offert une merveilleuse surprise : notre fille a décidé de se lover au creux de moi durant une épidémie mondiale, de sa propre décision. Déjà un bon caractère !
Je vous vois lire : non, ce n’était pas juste « dans ma tête ». Ne sortez pas ça à une personne infertile sinon vous risquez de finir avec les yeux crevés.

Une infime partie des traitements pris durant ces 2 ans

Alors quand je vois ces derniers jours des manifestations contre la PMA pour les couples homosexuels, je suis révoltée. Je n’en parlerai pas aussi bien que ces comptes que je suis sur Instagram : devenirmamans_pma (en attente de procédure en Belgique) et demande_a_tes_meres (en attente de l’accouchement de leur deuxième enfant suite à un suivi en Espagne).
Tout ce que moi je peux dire c’est que les enfants de ces couples de femmes ont été espérés, attendus, aimés avant même leur conception. C’est un parcours PMA classique comme les couples hétérosexuels puisque c’est une IAD ou FIV suivant le bilan santé de chacune (un autre sujet) sauf qu’elles doivent prendre en compte les trajets, les rendez-vous, l’aspect financier. Nous parcourions trois heures pour une échographie, quand elles doivent parcourir des pays. Vous n’imaginez pas l’organisation, la force mentale et l’amour que ça demande. Bien plus qu’un coup d’un soir entre un homme et une femme sur un oubli de capote.

Je vous partage d’autres comptes aussi sur Instagram qui m’ont beaucoup aidée durant les phases d’espoir et surtout de désespoir : pmanecdotes, pma.man, alorscestpourbientotpodcast, opk_life_style, viesopk.
Avec mon compagnon nous aimions beaucoup regarder les vidéos de tata_gracyse, qui rend la PMA beaucoup plus fun ! Elle avait d’ailleurs comptabilisé les bébés d’infertiles en confinement : plus d’une quarantaine (haha) et nous étions le bébé n°23, je n’y croyais pas. Je ne l’aurais jamais imaginé et quand je voyais les annonces, ce n’était même pas quelque chose que j’espérais car je la pensais impossible.


J‘ai mis du temps à vous l’annoncer car cela était compliqué pour moi de voir des annonces de grossesse et je pense que durant cette période d' »arrêt » de la PMA cela doit être difficile à vivre pour beaucoup de couples…
Alors au lieu de vous balancer mon ventre en photo Instagram, je préférais d’abord vous en dire plus et parce que ce sont des sujets dont il faut parler, sans tabou. Vous êtes des hommes, des femmes merveilleux/ses et si vous êtes en parcours, je vous souhaite force, courage, patience et complicité dans ces épreuves.