Ambierle BD spécial 10 ans : "clercment" une réussite.

Par Hectorvadair @hectorvadair
Le 10eme festival d'Ambierle est terminé, plié, mais la pluie qui l'a accompagné, parfois avec intensité (véhémence!?) continue de nous gêner. Il faut dire que de l'automne, nous n'allons pas tarder à passer en hiver... Alors, que dire, que retirer de ce qui s'impose quand même, aux yeux de nombreux festivaliers, comme une exceptionnelle édition ? Pas que celle de l'an passé n'ait démérité. On se souvient de la belle affiche, mais cette dernière a quand même mis les petits plats dans les grands, en se mettant la pression et en développant deux expositions à l'extérieur de la salle principale : que dis-je deux ? Trois !! Celle consacrée à Alexis Chabert, celle consacrée aux comics, et celle, clou du spectacle : consacrée à Serge Clerc, carrément délocalisée en 3 points : château de Beaulieu de Riorges, pièce maîtresse, grâce au service culturel de la commune, mais aussi à l'Office du tourisme de Roanne, ayant bien voulu jouer le jeu, avec intérêt, et la galerie Dalbe, nouveau partenaire officiel. Une exposition ayant attirée 250 personnes, et rendant l'hommage (définitif ?) à l'auteur originaire de Roanne, apprécié par de nombreux amateurs. De l'avis général, cette exposition était bienvenue, réussie, et a permis de révéler concrètement la patte graphique exceptionnelle d'un dessinateur que peu savaient être originaire de la commune roannaise. 

Sorti de cet événement exceptionnel, voulu spécifiquement pour cet anniversaire, on notera la présence affirmée des comics par le biais de la présence de Thierry Mornet et Paskal Millet, venus présenter, tous les deux, les derniers numéros de la série du Garde républicain, éditée en fascicules chez Hexagon comics, et pour le premier, une exposition de planches originales tirées de sa collection personnelle. L'occasion samedi soir, à 17h, d'un échange chaleureux et très intéressant sur le médium comics et sa spécificité française, au travers de l'expérience et des rencontres de l'auteur, devant une dizaine de personnes. 


photo ci-dessus : MP Alizay
Exposition située dans les galeries du majestueux prieuré roman et gothique, bien caché, mais à voir absolument, qui voisinait celle consacrée à Alexis Chabert. De superbes reproductions couleur grand format permettaient de réaliser le talent graphique de ce grand dessinateur de la BD française, ci-dessous avec Serge Clerc.


Deux projections cinéma à l'Espace Renoir de Là où poussent les coquelicots, jeudi soir 24/09 et vendredi matin 25/09 pour les scolaires, ont permis de mieux faire connaître le travail des studios Kanari, dirigés par Laurent Segal. Celui-ci était là pour parler de son travail de mise en lumière documentaire de la bande dessinée, au travers de superbes films, consacrés à la guerre de 14-18 donc, mais aussi pour le reste du catalogue, à Jean Van Hamme et Largo Vinch, François Boucq et la série Bouncer, JC Mézières et l'élaboration d'un case de Valerian... L'IUT de Roanne recevait de son côté les auteurs Régis Hautière, Hardoc, Xavier Fourquemin, et de nombreux élèves afin d'échanger autour de La Guerre des Lulus et Le train des orphelins, séries familiales de qualité. Quant à la salle des sports d'Ambierle, respectant au mieux les consignes sanitaires, elle a été rapidement envahi, des la première heure, par 200 visiteurs, qui avaient "hâte d'en découdre", ce festival brillant dans la nuit Covid tel un phare perdu au milieu d'un océan d'annulations. La queue pour Serge Clerc, certes, n'a pas désemplit, mais celles devant Philippe Luguy, Jacques Terpant, Francis Valles, Alexis Chabert, pour ne citer qu'eux, étaient aussi denses. On comptait 900 visiteurs en fin de weekend.




On regrettera l'absence des auteurs Italiens, qui, covid oblige, n'ont eu d'autre choix que d'annuler, s'ils ne souhaitaient pas pâtir d'un confinement obligé à leur retour. Les éditions Mosquito, les représentant, auront eu à coeur cependant de présenter leur catalogue pour la première fois ici, Capucine Mazille dédicaçant de belles aquarelles à quiconque a su s'arrêter sur leur stand à elle et Michel Jans. C'était d'ailleurs le principe du weekend, et celui de la plupart des festivals qui font le pari d'inviter un large éventail d'auteurs et d'éditeurs, grands et plus petits : s'arrêter, découvrir et échanger. 
Les éditions stéphanoise Jarjille, habituées du festival, auraient apprécié un peu plus de curiosité le dimanche, néanmoins, dans l'ensemble, la plupart des éditeurs/auteurs présents ont apprécié l'accueil, et la bonne ambiance du festival. Tous sont prêts à revenir. Si tous les bouquinistes n'ont pas réalisé un gros chiffre, ceux qui avaient un stock et des tarifs adéquats ont bien fonctionné. 
Il y aurait bien d'autres images à partager, et tant et tant à raconter en anecdotes... Peut-être celle de l'anniversaire des vingt ans de la série Les Profs, de Pica (Pierre Tranchant), où l'auteur s'est vu présenter samedi soir au restaurant le Lancelot, un beau gâteau orné d'un dessin original hommage de Hardoc, en pâte à sucre, entouré de tous les festivaliers, restera l'un des moments les plus sympathiques.
Il reste des leçons à tirer, des choses à revoir,une équipe certainement à étoffer, des partenaires publiques à davantage convaincre et embarquer, mais l'édition 2021 (ou 2022 ?) est dores et déjà en réflexion. 
Texte et toutes photos sauf où indiqué : © Hectorvadair