Quand s’installe la nuit,
Je suis assise à ma table,
Ma plume dans ma main brunie,
Et les yeux dans le vague.
J’ai vraiment perdu l’habitude
De tracer indéfiniment
Des mots criant d’incertitude,
Et des phrases sans sens.
Ma plume séance tenante,
Remplit ma page blanche,
De choses qu’on ne dit pas,
Parce que ça ne se fait pas !
Elle se fiche de tout ça,
N’ayant comme manières
Que la sincérité de son âme
Et comme frontières
La générosité de sa marque !
Elle me fait gentiment savoir,
En virevoltant joyeusement
Sur la feuille trop étroite,
Qu’il est grand temps
Pour elle et pour moi,
D’offrir autour de nous
L’éternité de l’amour !
Ils ont tout oublié, me dit-elle,
A trop se regarder le nombril
Ils en méprisent l’essentiel !
Mettons-nous illico à écrire !
Qu’ils sachent : nous, les poètes
Fixerons toujours dans leur vie,
La gaieté et la tendresse !
Je la laisse faire.
Elle court à perdre haleine
Jamais ne renonçant
A émerveiller ses paires,
De ses rimes triomphantes !
Je la laisse faire,
Et je cours avec …
« La poésie est cette musique que tout homme porte en
soi »
William Shakespeare