Jusqu'au 3 janvier 2021
Commissariat général
Suzanne Pagé, Directrice artistique
Commissaires
Une rétrospective (de 1975 à 2020)
Marie-Laure Bernadac et Olivier Michelon, Conservateur avec Ludovic Delalande, Commissaire d'exposition associé
Crossing Views :
La Collection, regards sur un nouveau choix d'oeuvres
Angeline Scherf, Conservatrice, Nathalie Ogé, Chargée de recherche pour la Collection, Ludovic Delalande assistés de Claudia Buizza
Marco Palmieri
"Cindy Sherman à la Fondation Louis Vuitton " réunit, d'une part, une
rétrospective composée de quelque 170 oeuvres de l'artiste et, d'autre part, l'exposition Crossing Views, un choix de quelque cinquante oeuvres de la Collection, d'une vingtaine d'artistes français et internationaux, arrêté avec Cindy Sherman.
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La rétrospective
Proprement dite de l'artiste regroupe ici quelque cent soixante-dix photos articulées en dix-huit séries. Partout, Cindy Sherman y figure, seule. Pourtant il ne s'agit jamais vraiment d'elle-même, le paradoxe étant que, unique objet de son œuvre, elle n'en est jamais le sujet et refuse à ses images le statut d'autoportrait (on peut néanmoins y déceler quelques infimes signes biographiques). Dès lors, certains ont pu s'interroger sur l'existence même de l'artiste. Sans nul doute, Cindy Sherman existe bien, et avec une rare vigilance continûment en alerte. Si elle fabrique chacune de ses images, elle en assure aussi tous les rôles : maquilleuse, costumière, accessoiriste, metteuse en scène, photographe et même technicienne photo, tout en endossant d'abord le rôle de modèle derrière celui, prioritaire, de l'actrice (entretien Les Inrocks, octobre 2012).
Dans son parcours s'imposent des questionnements obsessionnellement récurrents aujourd'hui : ceux de l'identité, du flottement identitaire et de la
" fluidité des genres ", dans une générale dissolution, jusqu'à leurs plus récents développements (men) et aux tapisseries inédites réalisées à partir de ses propres images manipulées sur Instagram. Dans cette nouvelle étape, elle ose, à ses propres dépens, s'opposer à la tyrannie généralisée d'une image idéale
Galeries 1 et 2
S'ensuit une section autour de ses premières œuvres de jeunesse encore réalisées en noir et blanc, à travers lesquelles Cindy Sherman va poser les bases de son vocabulaire artistique (maquillage, déguisement, pose, etc.).
Ses photos n'ont pas de titre, elles sont toutes "untitled# " suivi d'un numéro et d'une date.
Alors que dans centerfolds (1981), elle réinterprète les doubles pages des magazines de charme, elle expérimente la couleur dans color studies (1982) et pink robes (1982). Depuis le début des années 1980, Cindy Sherman a entrepris un dialogue régulier avec la mode, tout en exerçant un regard très personnel qui en refuse les codes habituels : fashion (1983-1984/1993-1994).
L'artiste explore également l'univers du fantastique à travers différents ensembles (fairy tales, 1985) n'hésitant pas à repousser les limites du gore et du trash (Disasters, 1986-1989) jusqu'au morbide ( sex and surrealist pictures, 1992-1996). Entre 1989 et 1990, elle réinterprète les grands maîtres de la peinture ancienne occidentale, de la Renaissance au 19ème siècle dans une série de portraits masculins et féminins (history portraits, 1989-1990).
Au tournant des années 2000, et après un ensemble de portraits masqués (, 1994-1996), l'artiste s'intéresse à la figure du clown dont elle explore la dimension carnavalesque à travers des personnages exubérants, grotesques et angoissants (clowns, 2003-2004).
Cindy Sherman qualifie de flappers les personnages qu'elle incarne dans cette série. Le terme, équivalent anglais de " garçonnes ", situe ces héroïnes libérées dans l'entre-deux-guerres. Nous les imaginons en jeunes premières de l'âge d'or de Hollywood. Une parenthèse enchantée, car dix ans plus tard elles ont maille à partir avec le krach de 1929 et l'avènement du cinéma parlant ; clap de fin et mise au placard de plusieurs d'entre elles.
MEN 2019-2020
Tournant dans l'œuvre de Cindy Sherman, men se caractérise par un changement de genre, un passage du féminin au masculin qui ouvre de nouvelles possibilités de métamorphose.
LA SCÉNOGRAPHIE DE L'EXPOSITION PAR MARCO PALMIERI
L'exposition " Cindy Sherman à la Fondation " est construite comme un ensemble unique autour des œuvres de Cindy Sherman.
Une suite d'espaces semi-circulaires enveloppe les visiteurs dans chaque série de l'artiste, comme si ces derniers se retrouvaient face à un miroir aux multiples facettes.
Tout au long du parcours de l'exposition, les miroirs amplifient les connexions entre les séries. Ces miroirs ajoutent un autre niveau de complexité en intégrant le visiteur dans l'expérience, en leur montrant leur propre reflet, celui des autres, et celui des œuvres. Ces miroirs suscitent également une légère gêne, ce qui créé un sentiment de confusion.
La palette de couleurs a été choisie en référence aux couleurs que Cindy Sherman emploie pour le maquillage : le rose foncé d'un rouge à lèvre, le gris profond d'un eyeliner, le turquoise et le jaune vif d'un fard à paupières.
Informations pratiques
Réservations Horaires d'ouverture (hors vacances scolaires)
Lundi, mercredi et jeudi de 11h à 20h Vendredi de 11h à 21h
Nocturne jusqu'à 23h tous les 1er vendredis du mois Samedi et dimanche
de 10h à 20h