Méditer, c'est exercer son attention.
tyajāvadhānāni nanu kva nāma dhatse'vadhānaṃ vicinu svayaṃ tat /
pūrṇe'vadhānaṃ na hi nāma yuktaṃ nāpūrṇamabhyeti ca satyabhāvam // Tantrâloka II, 12
Car en vérité, à quoi fais-tu attention ?
Vois cela par toi-même :
l'attention à ce qui est plein/parfait ne tient pas la route ;
et l'attention à ce qui manque/ à ce qui est imparfait
ne mène pas à l'être (parfait)."
Riche de cette certitude (nishcaya), je deviens indépendant de tout moyen. Ou plutôt, l'absolu devient mon moyen.
Qui rend les armes, reçoit les armes divines.
Qui abandonne toute attention reçoit l'attention divine.
Qui se laisse, est trouvé par la grâce.
La pratique, c'est se tourner, se tourner, se tourner encore vers le divin, comme ça, comme on se tient debout. C'est toute notre pratique. Le reste est factice, le reste finit par être emporté dans les grandes eaux de la vie et de la mort. Juste se tourner. S'orienter, tourner sa face. Ca n'est pas de l'attention. C'est presque rien. C'est lâcher, sans faire attention. Ou bien c'est l'attention qui plane dans une demeure paisible où l'on distingue à peine le souffle des nouveau-nés.