Vaccin

Publié le 09 octobre 2020 par Christophefaurie
J'ai été très surpris, il y a quelques années, lorsque j'ai entendu dire qu'il y avait des "anti vaccins". Le coronavirus m'a amené à me pencher sur cette question. Je découvre une grande complexité.
Le vaccin combat les agents pathogènes, bactéries et virus. Le principe du vaccin est d'apprendre au système immunitaire humain à reconnaître un antigène, partie de l'agent pathogène, et produire un anticorps, qui va annihiler l'agent pathogène, en se liant à l'antigène. (L'antigène serait défini comme ce qui produit un anticorps.)
Beaucoup de vaccins sont faits d'un adjuvant sur lequel est fixé une protéine (l'antigène - mais les antigènes ne sont pas que des protéines). Cet adjuvant est généralement l'aluminium (plutôt les sels d'aluminium). Ils permettent de réduire le nombre de doses (une dose au lieu de quatre pour la grippe, m'a-t-on dit). Ils peuvent avoir des effets indésirables, essentiellement inflammatoires.
Une autre série d'effets indésirables serait le déclenchement de réactions auto-immunitaires. Le système immunitaire s'attaque lui-même.
Le vaccin de Moderna, dont je parle dans un précédent billet, correspond à une nouvelle technique. On utilise l'ARN messager pour programmer la réponse au virus. Ordinairement, l'ARNm est produit par l'ADN du noyau d'une cellule. Il est transmis à un ribosome, le ribosome produit une protéine. Le nouveau type de vaccin consiste donc à envoyer au ribosome un ARNm "bien calculé" de façon à produire l'antigène voulu, sans "passer" par le noyau de la cellule. Un intérêt de cette technique est qu'elle ne nécessite pas d'adjuvant.
Les travaux sur l'ADN sont relativement récents. Après avoir cru atteindre le Graal de la connaissance du corps, on découvre des phénomènes étranges. Par exemple, il pourrait y avoir transmission "d'information" d'une génération à l'autre autrement que par la voie des gènes. Il se pourrait aussi qu'il y ait des mécanismes de défense autres que les anticorps. Comme partout en science, notamment en physique, plus on croit toucher au mécanisme ultime, plus explose la complexité.
Quant au coronavirus, il semble plonger le corps médical dans la perplexité. On serait bien en plein milieu d'une seconde vague de l'épidémie. Ce qui n'a pas beaucoup de précédents. En outre, les patients infectés voient généralement leurs anticorps disparaître partiellement ou totalement, en l'espace de quelques mois. De surcroit, il y aurait confusion entre plusieurs agents pathogènes (on a tendance à attribuer toutes les maladies au coronavirus). Ce serait un virus "inclassable", parce qu'il a évolué (virus de gastro entérite dans les années 2000, puis classifié SARS, avant de devenir ce qu'il est), et qu'il attaque beaucoup de tissus. On pense que l'on y verra plus clair dans un an, lorsque l'on aura mis de l'ordre dans les recherches en cours. En tout cas, le système de santé se serait adapté.
Ce que je retiens de mes discussions est que la médecine a découvert le doute. Plus elle découvre, plus le mystère s'épaissit. Ce qui est une bonne nouvelle car, plus elle croit savoir, plus elle est dangereuse, puisqu'elle ne peut concevoir qu'il se passe autre chose que ce qu'elle a prévu. Pour le moment on est probablement au milieu du gué.
En tout cas, c'est passionnant.