Au premier semestre 2020, les recettes issues des péages routiers au Cameroun se chiffrent à seulement 3,77 milliards de FCFA, soit un taux de couverture de 46,4%, d’après les données collectées auprès du Ministère des Finances.
Selon le Ministre des Finances Louis Paul Motaze ce faible taux de couverture ne date pas d’aujourd’hui, il est observable depuis plusieurs exercices déjà. En effet, au cours des cinq dernières années, le volume des recettes issues des péages est certes croissant, avec des rendements allant de 5,8 milliards en 2018 à 6,4 milliards en 2019 (sur les 8 milliards initialement attendus), mais il reste en dessous des attentes de la loi des finances.
« Les approches explicatives des écarts considérables observés entre les prévisions et les réalisations des recettes des péages et de pesage sont tributaires à certaines réalités notamment : l’absence de sécurisation des supports de collecte des recettes de péage liée notamment à l’authenticité des tickets dans les stations de péage, l’absence d’un mécanisme de contrôle dans le processus de collecte et de reversement des recettes de péage et la forte implication des autorités administratives dans ledit processus », explique le Ministre.
Lire aussiCélébration des 20 ans de la téléphonie mobile : Huawei offre 20 appareils de visioconférence au CamerounEn termes simples, le Ministre Motaze reconnaît que le faible taux de couverture des recettes issues du péage routier, est dû aux malversations financières et aux exactions commis par ses agents aussi bien sur le terrain que dans les bureaux feutrés de son département ministériel. En fait, une bonne partie des recettes issues des différents postes de péage, se retrouve dans les poches des agents, qui pour parvenir à leur faim multiplient tous les jours des astuces.
Lire aussiCameroun : Camair-Co «casse» les prix pour éviter le crashMême si au Ministère des Finances on pense que la performance des recettes de péage et de pesage pourrait être meilleure avec l’accroissement des mesures de suivi, de contrôle et de sécurisation des différents postes de péage et stations de pesage, pour le camerounais averti, ce ne sera que peine perdu. On risque à cet effet de multiplier les poches de corruption qui pourront faire baisser le taux de recouvrement.