C'était comme si les pantalons de celui qui se moquait des gens portant des ceintures, tombaient au sol.
Donald Trump et sa femme ont attrapé la Covid.
Et même quand il a toutes les raisons de recevoir un certain capital de sympathie, il n'arrive pas à cesser de manipuler la vérité. Quand il a, lui ou son équipe de conseillers, voulu montrer qu'il ne cessait pas de travailler face à l'adversité, il s'est fait prendre en photo en train de signer...une feuille blanche...
Dans sa bataille contre le coronavirus, le président des États-Unis ne connaît qu'un mode: la protection de son ego, même si cet ego menace sa propre vie.
Son séjour à l'hôpital a été à l'image de sa présidence: une catastrophe. Vendredi dernier, il a eu besoin deux fois d'oxygène et a fait suffisamment de température pour inquiéter tous ses médecins. Pourtant, le lendemain, ces mêmes médecins disaient que tout se passait bien. Un seul a finalement brisé le secret, dès le lendemain, incapable de vivre avec lui-même et a confirmé que non, il n'allait pas si bien, mais qu'ils avaient tous eu peur, mais qu'il ne fallait pas faire paniquer la nation. On manipule tant la vérité en tout temps dans son royaume que la confusion est permanente.
Mais dès dimanche, tout le monde avait des raisons de paniquer. Ding Dong Trump voulait sortir. Il a invité un photographe, l'exposant, lui aussi, à la possible contamination. Et ce photographe, ainsi que l'équipe rapprochée de Trump, ont tous placé leur vie à risque pour un peu de théâtre cheap.
Ce qu'un de ses médecins, sous le couvert de l'anonymat a qualifié de pure folie. Médecin qui s'est vite désanonymisé parce qu'il a une certaine dignité.
Il avait déjà fait le coup de la très mauvaise mise-en-scène avec une bible. Dans un comté
Il a fait la même chose cette semaine. Se présentant comme Benito Mussolini sur un balcon de la Maison-Blanche, masqué, il a théâtralement arraché le masque de son visage. Et n'a rien dit. Il a levé les deux pouces comme Fonzie dans Happy Days. Un personnage qui était placé dans les années 50. Une époque que D.J.Trump représente et saupoudre un peu partout dans son pays depuis le début de sa présidence.
Il y a 4 ans, quand il a été révélé clairement et sans possibilités de nier que le futur président se vantait de choses comme grabbing women by the pussy, kissing women before they can stop me, and moving on a married woman like a bitch, tout, tout, TOUT aurait dû arrêter là.
Le prédateur confessait sa méthode. L'homme d'affaire dont les casinos faisaient faillite et dont l'université avait été déclaré frauduleuse ne pouvait pas cadrer dans un paysage politique sérieux. Comme lorsque vous visionnez un film et que ça devient trop vulgaire très très vite dans les premières minutes, tout le monde aurait dû se lever de la salle et quitter.
Mais non. On a réussi, aux États-Unis, à trouver charmant jusqu'au point de l'élire, un homme qui se vante d'agresser les Femmes. Ça en dit long sur le psyché populaire des Étatsuniens. On a alors sorti l'abject argument de la conversation de vestiaire, comme si ça excusait la simple idée, et comme si on y parlait pas d'êtres humains comme la Femme, et on a revendu tout ça au public sous l'appellation "no big deal".
On a même redessiné le personnage comme une victime, persécutée par des médias qui exigeraient qu'il s'en tienne à des "standards publics impossibles". Un personnage qu'on esquisse encore au besoin, de nos jours. N'oublions pas qu'au même moment, "la victime" tentait de garder la tête sous l'eau de Stormy Daniels, avec laquelle il avait fait couchi-couchi et qui révélait la chose.
TOUT aurait alors dû changer. Le droit d'une Femme de ne jamais se faire agresser est devenu négociable ce jour-là.
Ça a pourtant eu un effet, semble-t-il, uniquement sur Melania. Qui choisit quand on se prend la main en public. Qui ne couche probablement plus dans le même lit puisqu'il sent les autres. Et qui garde cet air boudeur de la Femme cocufiée. Personne, dans son propre parti n'a jugé suffisamment grave sa manière de voir les Femmes (pas même les Femmes de son parti) et le mauvais film a pu continuer. On a choisi que la Femme ne serait jamais l'égale de l'homme dans ce parti. On sera du côté de l'assaillant si vous vous faites agresser mesdames, tenez-vous le pour dit.
C'est la partie grave du scénario.
Nous sommes forcé d'être témoin d'un film coté F dont on ne peut pas sortir de la salle depuis 2016. Un film débutant par une agression morale et qui se poursuit avec du terrible théâtre.
Sortie de salle prochaine possible, dans la nuit du 3 au 4 novembre prochain.
Quand les rues des États-Unis seront en totale anarchie.
C'est la fin du film, ou le début d'un nouveau.
Qui sera toujours coté F tant qu'on ne révise pas sérieusement le scénario.