My neighbours are rock par NoPo
Album - Santa Claws -- Life is a Lie 2018
Ma 1ère rencontre avec les Santa Claws (groupe formé à Guingamp), je ne l'oublierai pas de si tôt.
Un ami m'avait proposé d'aller voir le prof de batterie de son fils à la morue en fête à Binic. Le concert avait lieu le samedi 14 Mai 2015 assez tôt dans l'après-midi et nous étions quelques pelés (quoique pour moi, le terme n'est pas approprié!) à braver les intempéries.
Le trio démarre bien l'affaire (sans Louis absent ce jour là) et j'accroche instantanément au point de ne pas la lâcher (l'affaire), jusqu'au bout et sous les cordes (pas que celles des guitares)!
Leur morceau phare, dans la bourrasque, s'appelle 'Angel dust' (sur youtube, on trouve une bonne tranche de ce moment épique et ploc et flac pour la météo!).
Après changement de batteur et rechargement de batterie, le groupe se produit épisodiquement mais toujours aussi impliqué, sincère et passionnant.
Je les revois, plusieurs fois, avec autant de plaisir (notamment dans le Trégor de Greg et Eva, Tony ayant choisi le Sud de Nino Ferrer euh non, du Morbihan mais c'est pareil!).
Sortie d'un CD en 2018, 'Life is a Lie', mais pas celle des musiciens!
La pochette présente une photo en nuances de gris des 3 artistes. Bien campés devant la porte d'une maison en bois, on les sent confiants et décidés. Deux reflets fantômes pour chacun d'entre eux les encadrent. Pour EVA, son reflet de droite s'eva...nouit! Le nom du groupe et le titre figurent en blanc mais les 'A' ressortent en rouge. Malgré ce 'Fade to grey', leurs visages ne reflètent aucune influence électronique mais plutôt un rock chaud à la Red Goes Black du tonnerre de Brest.
Produite par Greg Gordon (Red Hot Chili Peppers, Rival Sons, Ghost...), la galette flambe dans un brûlot de blues rock racé et le son s'étoffe avec l'arrivée d'un second guitariste, Antoine (parisien; pas voisin), grand échalas, dégingandé et sympathique, barbu/chevelu et donc ... au poil!
Ça fleure bon les 70's, la crème de Clapton millésimé, le Robin Trower vieilli en fût de chêne, et même le grand cru Rory Gallagher. Quant aux contemporains, sans mentir, nous tenons là nos Rival Sons bretons! ... et chez les 'claws', on peut le dire... Santa guitare tu n'es rien!
'Vibes in a spine' rampe dans un marais poisseux (swamp rock). La voix inquiétante de Greg nage sur une rythmique implacable (la fratrie solidaire et si complémentaire Eva la bassiste et son frère Tony le batteur), enlacée par une guitare barbelée.
Les chœurs subtils s'élèvent comme une brume épaisse qui s'eva...pore. Un blues venimeux bouillonne. Sous des mouvements ondulés, la bête; tapie dans un coin, s'apprête à attaquer. Le suspense monte à son comble et explose sous les hurlements déchirés de la 6 cordes.
'Destiny Robber' débute sur un riff bien accroché aux 70's pendant que la voix scande plus qu'elle ne chante. Que dire du refrain soutenu par la voix légère d'Eva puis des ohoh tout en cœur?
Juste enjôleur et pourtant le sujet des voleurs de destinées tire durement vers le grave!
'Lost' démarre en déflagration métallique et ne se perd pas en chemin. Une guitare tranche, la batterie démonte une voix bien remontée, 'I don't even know who I am'.
Un pont fait la jonction en passant par un clin d'œil rythmique à Stewart Copeland (batteur de The Police). Les guitares s'enchevêtrent en arabesques devant des chœurs qui lancent des ohohohoh d'admiration.
'Ticket to nowhere' (après 'Lost' ça ne s'arrange pas question orientation!), ouvre par une batterie lourde en écho et cymbales sonnantes et trébuchantes. Une voix légèrement trafiquée se la coule douce.
La frappe joue du rebond pour une guitare chaloupée et une basse tournoyante qui nous entraînent vers une émotion trempée au Gallagher/Trower 40 ans d'âge à la recherche d'une 'place to be safe'.
'Is it' me fait sauter partout. La batterie bondissante et la basse sautillante portent un riff quasi funky à la guitare. Le refrain plus psychédélique rompt la cadence et s'envole en volutes eva...nescentes, toujours à recherche d'une échappée belle... "Let's start a new day, Let's start a new life, Let's get another chance!"
'My boots on' utiles au voyage, car une fois enfilées, elles nous transportent sur un trajet serein. Quelques touches de piano tombent en gouttes légères sans déstabiliser la guitare qui connait la route... N'est-ce pas encore une fois, la fuite pour '... a new life'?
'Be yourself' déménage d'entrée. Le riff véloce emmène tout sur son passage. Une guitare c'est bien 2 guitares c'est encore mieux!
Les ouh ahah, en fond d'espace, tombent à point comme dans le 'Space monkey' de la grande Patti Smith... Le titre rime avec 'Life is a lie'... 'What about the life? What about the world?' reste la grande question existentielle.
'I don't wanna choose' La voix de Greg plane, chaude, profonde et gorgée de feeling. La basse bien ronde d'EVA dessine un écrin à la frappe tout en retenue de Tony. Un piano égrène quelques notes...
On pense au 'Presence of the Lord' de Clapton, ce n'est pas le bon Dieu qui devait être au Bataclan évoqué, ce soir là!
Santa Claws sait autant sortir les griffes que caresser ou dresser le poil. Leur son live organique analogique et vintage apporte un cachet classieux d'une solide cohérence.
Greg Aubert Chant, Guitare
Eva Montfort Basse, chœurs
Tony Montfort Batterie, chœurs
Antoine Montgaudon Guitare, Piano
A4 Ticket To Nowhere 6:10
B4 I Don't Wanna Choose 3:15