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Quelques titres de Jan Baetens

Publié le 07 octobre 2020 par Onarretetout

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C’est avec Cent fois sur le métier que j’ai commencé à lire Jan Baetens, « poète flamand d'expression française ». Cent métiers, cent poèmes, et chacun différent dans la forme et l’objet. C’était en 2008, juste avant que je commence ce blog. 

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La même année, j’ai lu vivre sa vie, une novellisation en vers du film de Jean-Luc Godard, où l’auteur remercie Bernardo Schiavetta et que Sémir Badir conclut par cette phrase : « Mots, images, donnez-nous aujourd’hui notre pain quotidien ».

Et plus tard, bien plus tard, mais toujours chez le même éditeur (Les Impressions nouvelles), j’ai retrouvé Jan Baetens devant deux tableaux de Fantin-Latour, La lecture. C’est le titre du livre où les poèmes sont encadrés par des photographies de Milan Chlumsky.

lalectureJanBaetens

Lire, c’est couper le fil
Entre le verbe partir et le verbe arriver
C’est ranger les mots des femmes
Dans les poches des hommes
Et se tromper de vestiaire le temps d’un vol
Où on cherche le nom du souvenir à oublier.
C’est commencer à lire seulement

Quand on a fermé le livre,
Quand les gestes se transforment en phrases,
Faciles à faire, impossibles à faire une fois de plus,
Ne conduisant à rien sauf à leur fin,
Et qu’il reste encore ce nouveau départ.
Personne ne veut de ces doigts sur les livres,
Toujours prêts à couper les pages qui nous blessent.

Et c’est encore avec des photographies de Milan Chlumsky que je le retrouve le mois dernier dans les rayons de la Librairie Wallonie-Bruxelles, à Paris. Le titre : Ici, mais plus maintenant. Les photos montrent le ciel nocturne et la Lune et Vénus écrivant leurs passages. Deux parties, la première — Ici, mais plus maintenant — faite de textes de dix vers (suivis d’une indication entre parenthèses), la seconde — Hotel H — composée de poèmes de quatorze vers, autant que dans un sonnet. Voici un texte de la première partie.

icimaisplusmaintenantJanBaetens

La plus lointaine des étoiles,
Celle que nous avons oubliée,
L’étoile qui déjà n’existe plus
Quand elle se manifeste,
Celle faisant cap sur le vent
Suspendu entre les poussières
Invisibles, marouflées
Sur la toile du ciel peint,
La main d’un enfant la touche
À chaque faute d’orthographe.

(banc d’essai)

D’autres ouvrages m’attendent que je n’ai pas encore lus : une étude sur la Bande dessinée (Adaptation et bande dessinée - Éloge de la fidélité), et, chez un autre éditeur, Le Roman-photo, avec Clémentine Mélois.


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