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Critique Le Silence des Agneaux : Hautes Coutures

Publié le 06 octobre 2020 par Linfotoutcourt

Le Silence des Agneaux, auréolé de 5 Oscars, a offert au cinéma Hannibal Lecter comme l'un de ses antagonistes les plus emblématiques. Et surtout un portrait de femme bien en avance sur son temps.

Le Silence des Agneaux fut un souvenir tellement fort pour nombre de cinéphiles qu'il a rapidement éclipsé Manhunter, première véritable adaptation des livres de Thomas Harris pourtant réalisée par Michael Mann. L'interprétation de Brian Cox s'est ainsi trouvée évaporée par la performance glaçante d' Anthony Hopkins, qui n'était, à l'instar du film de Michael Mann, pas qu'une brève apparition mais un second rôle emblématique qui engendra une franchise sur son simple nom. En plus d'être un véritable succès public et critique auquel personne ne croyait, Le Silence des Agneaux est encore aujourd'hui un film important qui de plus, se conjugue au féminin.

Critique Le Silence des Agneaux : Hautes Coutures
© Orion Pictures Corporation

It's a Man's World

Parce que la réussite du Silence des Agneaux est dûe au fait que devant Hannibal Lecter, il y a le personnage de Clarice Sterling et bien des métaphores sur les costumes que l'on revêt. Jodie Foster signe une prestation habitée dans ce rôle de femme forte, véritablement jetée dans un monde masculin aussi hostile que toxique. Devant épouser les codes de ces derniers pour trouver sa place, cette dernière entamera au cours du récit un véritable parcours du combattant (entamé dès les premières minutes du film) où Clarice Sterling devra s'affirmer, au détour de figures masculines aussi peu reluisantes que complètement détraquées.

Le cheminement personnel et professionnel de Clarice Sterling se déroulera avec en toile de fond une enquête sordide d'où découle le véritable culte de fascination que possède aujourd'hui encore Le Silence des Agneaux. Habité par deux monstres diamétralement opposé, l'un incarnant une masculinité assumée et carnassière et l'autre une métamorphose, comme une fuite vers un autre genre, Clarice Sterling devra se débattre seule, dans un monde masculin bien peu reluisant en tentant tant bien que mal de voir bien au delà des costumes que chacun revêt.

Critique Le Silence des Agneaux : Hautes Coutures
© Orion Pictures Corporation

Hautes coutures

Tout n'est ainsi ici qu'une histoire d'apparences dans lesquelles le scénario oscarisé de Ted Tally se plaît à nous plonger. Ce dernier taille ainsi en filigrane nombre de costumes à chacun de ses personnages, qui sont tels des stéréotypes dont les personnages n'attendront que le moment opportun d'une enquête menée tambour battant pour véritablement se délester. Ainsi, si Clarice Sterling n'est vue que comme une charmante jeune femme fragile, Hannibal Lecter n'est lui pas la brute cannibale assoiffée de sang qu'il n'y paraît, comme ce tueur que l'on a surnommé du nom de Buffalo Bill, à l'origine du mythe du Far West et de l'image du cow-boy.

Des déguisements, tels des miroirs inversés, et un thriller poisseux qui ne se contentera pas de n'enlever que le maquillage, mais la peau derrière laquelle se cache bien des démons. Des figures aussi terrifiantes que fascinantes devant lesquelles une femme se dresse. Voilà pourquoi Le Silence des Agneaux fait encore grand bruit aujourd'hui.

Le Silence des Agneaux est disponible en location, DVD et Blu-ray.


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