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“Job dating” dans le Beaujolais pour trouver des vendangeurs…
Publié le 23 juillet 2008 par N0w33d59
Les viticulteurs du Beaujolais organisent des séances de “job dating“, rencontres express destinées à mettre en contacts employeurs et candidats, pour trouver des vendangeurs, souvent recrutés parmi les RMIstes. Ce système, qui connait un franc succès, permet aux viticulteurs de la région, l’une des dernières de France à pratiquer la vendange manuelle, de boucler leurs effectifs. “Nous recrutons chaque automne 45.000 saisonniers pour les vendanges et c’est de plus en plus difficile. Mais nous sommes satisfaits de cette opération“, explique François Roth, directeur adjoint de l’union viticole du Beaujolais, qui regroupe 2.500 exploitants. Satisfait également, le Conseil général du Rhône qui gère les quelque 30.000 bénéficiaires du RMI et a trouvé là une façon d’en remettre une partie sur le chemin de l’emploi. “Nous faisons feu de tout bois pour favoriser le retour à l’emploi“, explique Albéric de Lavernée, vice-président du Conseil général du Rhône chargé de l’insertion. “Ces vendanges sont un véritable marchepied pour redynamiser ces personnes, c’est un moteur puissant de remobilisation“, ajoute-t-il. Le système, unique en France, proposé aux allocataires du RMI est attractif. Ces derniers ont la possibilité, de façon dérogatoire, de cumuler leur RMI avec leur rémunération. Elle s’élève à environ 67 euros nets par jour pour un coupeur-vendangeur. Un service de navette par autocar est assuré tous les jours de Lyon, moyennant deux euros. Certains exploitants proposent le gîte et le couvert sur la propriété. L’opération “remobilisation” des chômeurs de longue durée semble également porter ces fruits. “Ils apprennent des rythmes normaux, à se lever le matin, à vivre en collectivité. Pour nombre d’entre eux, c’est la première expérience de vie sociale depuis plusieurs années“, témoigne Laurent Nouviant, responsable de la mission locale. Sur les 800 personnes qui ont participé à l’opération l’année dernière, près de 40% ont retrouvé un emploi stable dans les six mois, se réjouit Albéric de Lavernée.