"Si j'avais su, j'aurais raté ma vie plus tôt."
Au début des années 2000, la narratrice s'inscrit aux Beaux-Arts pour trois années d'étude. Elle est alors surprise de constater que non seulement la peinture est considérée comme morte, remplacée par des "performances artistiques" souvent délirantes, mais que, de plus, les femmes ont peu de place en tant qu'artistes, la prépondérance étant donnée aux artistes masculins. La narratrice se joint alors à Luc et Lucie, deux peintres comme elle, et en marge des autres élèves, ils créent dans les sous-sols de l'école.
Ce roman propose une immersion dans les coulisses des Beaux Arts, des cours théoriques aux examens qui font la part belle aux créations provocatrices, comme celles à base d'excréments qui remportent l'adhésion du jury, puis il nous plonge dans la suite, l'après Beaux Arts, la réalité du monde du travail, si loin des illusions des élèves...
"Tu te mets à haïr ce pays où le mot "peintre" fait rire tout le monde, où l'on te demande avec un petit sourire : " Peintre ? en bâtiment ?" Où le mot "artiste" provoque immédiatement l'ironie, la suspicion, pour qui se prend-elle celle-là ? Il faudrait réussir tout de suite, il faudrait une carrière fulgurante, mais la lente maturation d'un travail artistique n'est pas au goût du jour. Ce sont les années 2000, celles des start-up, du marché de l'art. Ce ne sont pas les artistes qui réussissent mais les chefs d'entreprise, les petits malins, les cyniques."
- L'emploi de la deuxième personne du singulier a eu tendance à me gêner.
- J'ai regretté un aspect presque documentaire, didactique, peut-être dû au fait que les personnages ne soient pas suffisamment incarnés.