La Fundación MAPFRE de Madrid accueille depuis jeudi dernier la nouvelle rétrospective de l’un des plus grands photographes contemporains, l’américain Lee Friedlander. Reconstituer l’œuvre hétérogène de Friedlander signifie se plonger dans un monde chargé d’éléments quotidiens et reconnaissables mais qui, en y regardant de plus près, acquièrent un sens différent et plus abouti. Considéré comme l’un des artistes fondamentaux du XXe siècle et après plus de 60 ans de photographie au quotidien, il continue aujourd’hui à renouveler son langage. Dans cette recherche de métaphores visuelles difficiles à interpréter, malgré leur apparente banalité, son regard critique reflète, même à des fins strictement formelles, la démesure et le chaos de la société américaine. L’exposition propose un aperçu chronologique complet de son œuvre. Ces travaux sont presque toujours regroupés en séries, ensembles de photographies développées sur plusieurs années. L’exposition souligne l’importance de ces projets, qui prennent souvent la forme de livres, une autre de ses passions : The Little Screens, The American Monument ou encore America by Car. L’exposition dévoile des associations thématiques ou stylistiques qui rassemblent près de trois cent cinquante photographies : portraits, autoportraits, photos de famille, nature, paysage urbain, etc. Parmi celles-ci, dix-sept appartiennent aux Collections de la Fundación MAPFRE, ainsi que d’autres matériels – tels que des vinyles de jazz et une cinquantaine de publications. Tout cela nous rapproche de l’œuvre complexe de l’un des photographes américains les plus influents du XXe siècle. Jusqu’au 10 janvier 2021.