L'Espagne du généralissime Franco avait obligé les éditeurs à inscrire la mention "réservé aux adultes" sur le premier album paru. En Bolivie, au Chili et au Brésil la censure avait été plus sévère.
Quino, fils d’Andalous, était né à Mendoza au pied des Andes le 17 juillet 1932. Il était entré à l'école des Beaux-Arts de la ville et l’avait abandonnée assez vite pour se lancer dans le dessin humoristique. Son premier album, paru en 1963, s'appelait Mundo Quino.
En janvier 2014, il était l’invité du 41e festival international de la B.D. d’Angoulême qui lui consacrait une exposition "Mafalda, une petite fille de 50 ans". A cette occasion, il en avait dit davantage sur la genèse de son personnage préféré. La même année paraissaient les 576 pages de " Mafalda, l'intégrale 50 ans", aux Editions Glénat. Au début des années 1960, Quino avait accepté une commande publicitaire pour une nouvelle ligne d’appareils électroménagers de la marque Mansfield. Il avait dessiné douze histoires mettant en scène une famille de la classe moyenne, un couple avec enfants. L'affaire n'avait pas marché car les dessins ne correspondaient pas aux attentes. Il a tout mis dans un tiroir et l’en a ressorti en 1963, quand un ami lui a proposé de collaborer au magazine Primera Plana qui fut publié à Buenos Aires de 1962 à 1973.
C’est donc dans ce magazine que Mafalda parut pour la première fois le 29 septembre 1964. Il a par conséquent modifié son premier travail, appelant Mafalda la fillette de la famille. Il a commencé cette histoire sans vraiment savoir où il allait. N’étant plus obligé de vanter les mérites de l’électroménager, il était libre de faire dire à Mafalda ce qu’il voulait. "Nous étions alors en 1963, je ne me doutais pas que j'allais dessiner cette petite fille pendant dix ans encore…" précisera-t-il. Ce nom figure dans l'adaptation au cinéma du roman "Dar la cara" de l'Argentin David Viñas. Plus tard Quino a appris la triste histoire de la princesse Mafalda, fille du roi d'Italie Victor-Emmanuel III, qui est morte dans le camp de concentration de Buchenwald.
Quino en a terminé avec Mafalda en 1973, il avoue avoir eu peur de ne pas se renouveler. Ce qui ne veut pas dire qu'il ne dessina plus. Il travailla jusqu'en 2006 où un glaucome le contraignit à s'arrêter. Rédaction internationale En savoir plus sur cet auteur Il y avait longtemps. Bien longtemps que le président Macron ne nous avait pas gratifiés d’une de ses petites expressions qui le dévoilent si bien. Hier, ces petites sorties étaient pour les «Gaulois» ou les «illettrées». Aujourd’hui, la nouvelle...