Joaquín Salvador Lavado Tejón, mieux connu dans le monde entier sous le nom de "Quino", dessinateur de son état, a créé une vingtaine de bandes dessinées. Mais aucune n’a connu le succès de la série Mafalda, une douzaine d'albums, traduite en plus de trente langues. Cette gamine irrespectueuse aux bonnes joues, fille d’un agent d’assurances, à la tignasse d’un noir de jais ornée d’un noeud, clame son éternelle indignation et dit ce qu’elle pense du capitalisme, de la condition féminine, de l’économie ou de Fidel Castro entre autres. Elle en fait voir à ses parents, somme son père de montrer l'exemple et fustige la médiocrité de sa mère accablée de tâches ménagères jamais remises en question. Plusieurs autres personnages sont aussi présents, Susanita, Manolito, Felipe, Libertad ou Miguelito, tout aussi raisonneurs et irrespectueux que l’héroïne. La famille de Mafalda réside dans le quartier San Telmo, un des plus anciens de Buenos Aires, une plaque sur une raison indique qu’elle y a vécu et sa statue orne une place voisine. Dans un autre quartier il y a une Place Mafalda.
L'Espagne du généralissime Franco avait obligé les éditeurs à inscrire la mention "réservé aux adultes" sur le premier album paru. En Bolivie, au Chili et au Brésil la censure avait été plus sévère.
Quino, fils d’Andalous, était né à Mendoza au pied des Andes le 17 juillet 1932. Il était entré à l'école des Beaux-Arts de la ville et l’avait abandonnée assez vite pour se lancer dans le dessin humoristique. Son premier album, paru en 1963, s'appelait Mundo Quino.
En janvier 2014, il était l’invité du 41e festival international de la B.D. d’Angoulême qui lui consacrait une exposition "Mafalda, une petite fille de 50 ans". A cette occasion, il en avait dit davantage sur la genèse de son personnage préféré. La même année paraissaient les 576 pages de " Mafalda, l'intégrale 50 ans", aux Editions Glénat. Au début des années 1960, Quino avait accepté une commande publicitaire pour une nouvelle ligne d’appareils électroménagers de la marque Mansfield. Il avait dessiné douze histoires mettant en scène une famille de la classe moyenne, un couple avec enfants. L'affaire n'avait pas marché car les dessins ne correspondaient pas aux attentes. Il a tout mis dans un tiroir et l’en a ressorti en 1963, quand un ami lui a proposé de collaborer au magazine Primera Plana qui fut publié à Buenos Aires de 1962 à 1973.
C’est donc dans ce magazine que Mafalda parut pour la première fois le 29 septembre 1964. Il a par conséquent modifié son premier travail, appelant Mafalda la fillette de la famille. Il a commencé cette histoire sans vraiment savoir où il allait. N’étant plus obligé de vanter les mérites de l’électroménager, il était libre de faire dire à Mafalda ce qu’il voulait. "Nous étions alors en 1963, je ne me doutais pas que j'allais dessiner cette petite fille pendant dix ans encore…" précisera-t-il. Ce nom figure dans l'adaptation au cinéma du roman "Dar la cara" de l'Argentin David Viñas. Plus tard Quino a appris la triste histoire de la princesse Mafalda, fille du roi d'Italie Victor-Emmanuel III, qui est morte dans le camp de concentration de Buchenwald.
Quino en a terminé avec Mafalda en 1973, il avoue avoir eu peur de ne pas se renouveler. Ce qui ne veut pas dire qu'il ne dessina plus. Il travailla jusqu'en 2006 où un glaucome le contraignit à s'arrêter.
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