Je ne sais même pas depuis quand je connais le nom des Jaga Jazzist. J’étais assurément trop jeune à leurs débuts dans les années 90, et probablement trop jeune aussi pour écouter leur musique qui, comme d’autres que j’ai découvertes bien après, dans les années 2000, ne s’adressait pas à l’adolescent que j’étais – alors obnubilée par une cultissime MTV alors au sommet de son omnipotence musicale et encore ouverte à toutes les tendances les plus éclatantes !
Le groupe norvégien opère avec ce tout nouvel album un joli passage de flambeau entre la maison de disques anglaise Ninja Tune vers sa cousine de Los Angeles Brainfeeder. Sur Pyramid, les références des huit artistes vont des années du jazz et le synthé des années 80 aux sonorités beaucoup plus actuelles propulsées par l’Anglais Jon Hopkins ou leur compatriote Todd Terje.
Tandis qu’il leur avait fallu deux années pour créer le précédent album Starfire en 2015, Pyramid a été réalisé après seulement deux semaines de composition. Le but ayant été de suivre l’idée de départ et son originalité, pour en garder toute la fraîcheur. Cela s’ajoutant au fait que c’est également la toute première fois qu’ils produisent eux-mêmes leur musique (Jørgen Træen, dont je vous ai déjà parlé, ayant été leur producteur habituel jusqu’ici).
Le premier des quatre morceaux, « Tomita », rend hommage au compositeur japonais Isao Tomita, tandis que « The shrine » est un clin d’œil à la légendaire salle de concert de Fela Kuti à Lagos. En ajoutant « Spiral era » et « Apex », Pyramid s’avère être sublimement cohérent, une œuvre unique dont chaque partie semble répondre à l’autre…
(in heepro.wordpress.com, le 02/10/2020)
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