Jim Okins, c'est moi

Jim Okins, c’est moi, j’en suis sûr.
(…)
(Luc) se concentra de nouveau sur le récit en faisant abstraction de sa mère, qui n’avait jamais entendu parler de L’Île au trésor, et encore moins de Jim Hawkins.
(…)
Le reste du temps, il s’en allait explorer la rivière, pensant qu’il découvrirait peut-être seul l’île. Plus d’une fois il crut l’avoir trouvée au détour d’un méandre, mais il ne s’agissait la plupart du temps que d’un amoncellement de branchages, au mieux d’une fine langue de terre séparant la rivière en deux bras, où nichaient des oiseaux, en tout cas rien qui ressemblât à une île digne de ce nom. Lorsqu’il la verrait surgir, il saurait la reconnaître à coup sûr, saurait où creuser la terre pour trouver le trésor. Le moment n’était pas encore venu, mais jamais il ne se découragerait. Il trouverait ce qu’il cherchait et on serait bien obligé de le prendre enfin au sérieux.

(Franck Bouysse - Buveurs de vent)

Jim Hawkins, le jeune héros (et le narrateur) du roman de Robert Louis Stevenson, est embarqué - littéralement - dans une aventure dont il est le témoin beaucoup plus que l’acteur. Il rencontre des personnages qui le prennent sous leur aile et lui font connaître des mondes inconnus (la marine, les pirates, l’île). Il va de surprise en surprise, de mystères en découvertes. À la fin du livre, on comprend que l’essentiel n’est pas le trésor mais l’expérience qu’il a vécue. Et il en va de même pour la lectrice.

(Martin Winckler - Ateliers d’écriture)

- Livesey, dit le châtelain, vous allez nous lâcher tout de suite votre fichue clientèle. Demain, je pars pour Bristol. En trois semaines… que dis-je, trois semaines ! quinze jours, huit jours… nous aurons, monsieur, le meilleur bateau d’Angleterre et la fine fleur des équipages. Hawkins nous accompagnera comme garçon de cabine. Vous ferez un excellent garçon de cabine, Hawkins. Vous, Livesey, vous êtes le médecin du bord. Moi, je suis l’amiral.

(Robert Louis Stevenson - L’Île au trésor)