La note discordante de Jacques Lévy sur le réchauffement

Publié le 23 juillet 2008 par Francisrichard @francisrichard
Dans la dernière édition de Migros Magazine ( ici ), qui est décidément un hebdomadaire dont la lecture est à recommander, Jacques Lévy, professeur à l'EPFL( ici ), dit, lors d'un entretien, avec beaucoup de bon sens, un certain nombre de vérités qu'il n'est pas habituel d'entendre dans les média.

D'emblée il ose dire qu'il n'est pas compétent et qu'il n'est que géographe. Ce qui nous change de ceux qui savent tout et veulent l'imposer aux autres. Il remarque seulement à propos du changement climatique : "Beaucoup de chercheurs s'accordent à dire qu'il y a réchauffement, mais son ampleur et ses causes restent discutées".

Alors que les média nous serinent à longueur de temps que les scientifiques sont unanimes sur le réchauffement et que l'homme en est responsable, Jacques Lévy nous rappelle que la vérité est plus nuancée. Quand il dit beaucoup, cela ne signifie pas tous. Quand il dit que les causes sont discutées, cela signifie qu'il y a des incertitudes.

Sur la responsabilité de l'homme dans les émissions de gaz à effet de serre, il relativise cette responsabilité : "Concernant les gaz à effet de serre, seuls 15% sont dus à l'activité humaine, le reste provenant d'éléments naturels, à commencer par l'eau qui représente plus de 50% de la production".

Aussitôt il ajoute quelque chose qui me paraît essentiel, et que les prétendus experts du GIEC camouflent, parce que leur existence et leurs moyens d'existence seraient en jeu s'ils l'admettaient : "Ce n'est pas parce les températures et les émanations de CO2 ont augmenté en même temps que l'explication va de soi".

En effet ce que vous entendez au téléjournal ou que vous lisez dans la presse, c'est le raisonnement suivant : "L'activité de l'homme produit du CO2; le CO2 provoque le réchauffement de la planète; il faut donc arrêter de produire du CO2; il faut signer le protocole de Kyoto et respecter les contraintes qu'il impose".

Jacques Lévy a le toupet de mettre ce sophisme en doute : "La corrélation observée (entre le réchauffement et le CO2) peut aussi amener à inverser la cause et l'effet". L'histoire des sciences est pleine de ces égarements.

Jacques Lévy mentionne ce que vous n'avez sans doute pas lu beaucoup, voire jamais, dans vos média préférés : "Une théorie alternative avance en effet que l'augmentation des gaz à effet de serre serait non pas l'origine mais la conséquence du réchauffement, ce qu'on observe d'ailleurs actuellement dans la zone arctique".

En fait il faut lire tout l'entretien que Jacques Lvy a accordé au magazine de la Migros. Vous verrez qu'il s'attaque à bien d'autres idées reçues que l'on nous présente comme des certitudes. Ainsi le trafic aérien par exemple ne représente-t-il que 3% des gaz à effet de serre dus à l'activité humaine ou le recyclage du papier, que l'on nous vante comme la panacée contre la déforestation, est-il très polluant.

Ce qui me paraît le plus significatif dans les propos de Jacques Lévy, c'est qu'il ne tombe pas dans le catastrophisme consensuel qui est de mise de nos jours. Pour lui le réchauffement, si tant est qu'il soit avéré, n'est pas synonyme de catastrophe. De même, pour ce qui concerne l'énergie, "l'attitude prudente est, selon (lui), d'augmenter l'efficacité énergétique et non de limiter la consommation".

Les propos de Jacques Lévy sont roboratifs. Ils nous changent de la morosité commune destinée à nous asservir. Il convenait de le souligner et de s'en réjouir.

Francis Richard